Aux heures tragiques de l’Empire
Cet ouvrage constitue un intéressant exposé des grands événements, en général peu connus, qui ont caractérisé la politique coloniale de la France dans le domaine économique, diplomatique et militaire, de 1938 à 1944.
L’auteur connaît fort bien les problèmes coloniaux. Il paraît avoir été le témoin de la plupart des décisions prises par M. Georges Mandel et par son collaborateur immédiat le général Bührer, – s’il n’a pas été lui-même l’inspirateur de beaucoup d’entre elles.
L’ouvrage gagnerait, sans doute, à être allégé de certaines considérations qui n’ont que de lointains rapports avec le sujet lui-même, comme une partie du chapitre relatif à l’Armistice. Certains développements auraient pu être dégagés d’une forme trop directement personnelle ; tels sont ceux qui sont relatifs aux entretiens de M. Mandel et du général Bührer. La lecture de cette étude n’en demeure pas moins fort instructive. Elle met en effet heureusement en lumière la politique coloniale que M. Mandel et le général Bührer ont essayé de faire prévaloir, en intégrant plus étroitement à la France ses colonies dans le cadre de l’Empire, tout en permettant à chacune d’entre elles de s’adapter à la culture française et de s’en pénétrer en conservant ses traditions et ses habitudes particulières.
Une participation et une association de la population indigène dans le domaine économique, diplomatique et militaire au développement de chaque colonie devaient, ainsi, permettre à la Métropole de bénéficier des ressources presque inépuisables en hommes et en matériel de son Empire.
Il faut regretter que cette politique, juste, d’une haute portée morale et pratique, qui aurait pu donner à la France des ressources en hommes supérieures à celles dont disposait l’Allemagne se soit heurtée autant à des rivalités d’autorité qu’à une méconnaissance totale des problèmes coloniaux. Cette leçon d’hier ne saurait être oubliée.