Depuis longtemps, le monde aussi prompt à s’alarmer qu’à se rassurer, allant d’un calme momentané à une panique nouvelle, n’était pas passé par une crise aussi redoutable que celle qu’il traverse aujourd’hui. Les Balkans asiatiques s’enflamment, la question allemande rebondit. On se plaît à comparer la situation actuelle à celle de 1939 et les méthodes staliniennes aux procédés hitlériens. L’image favorite d’Hitler qui prétendait, selon le fameux mot de Cavour, grignoter l’Europe à la façon d’un artichaut, aurait-elle ainsi frappé les imaginations soviétiques ? Lire les premières lignes
Dans son message d’adieu à l’Armée américaine, le général Eisenhower s’étend longuement sur la guerre atomique, signalant notamment « qu’une série de coups portés avec la vitesse de l’éclair pourraient mettre fin à une guerre très peu de temps après le déclenchement des hostilités ». Mais il estime, très peu vraisemblable que la bombe atomique, à elle seule, puisse assurer le gain d’une guerre. Il ajoute que de puissantes forces terrestres demeureront indispensables pour la défense. Lire les premières lignes
L’histoire de la guerre continue à s’écrire morceau par morceau. À la Chambre des Communes, quelqu’un suggérait dernièrement une collaboration anglo-américaine. Il a paru préférable de laisser chacun des deux pays poursuivre séparément la tâche commencée. Lire les premières lignes
Au moment où les hostilités s’ouvrirent en Europe, la Belgique était résolue à maintenir la paix dans sa colonie du Congo. Son attitude était dictée par le souci de respecter les dispositions de l’Acte général de Berlin (26 février 1885) proclamant la neutralité des territoires du bassin Conventionnel du Congo. Le 6 août 1914, le Ministre des Colonies rappela au Gouverneur général l’obligation « d’observer une attitude strictement défensive sur les frontières communes au Congo belge et aux colonies allemandes ». Lire les premières lignes
Les réunions annuelles des associations techniques, telle l’I. des Naval Architecte en Angleterre, l’Association technique maritime et aéronautique, en France, qui vient de tenir sa 49e Session, apportent des contributions intéressantes, parfois même remarquables à l’histoire de l’évolution technique qui ne cesse de se poursuivre. Lire la suite
Dans un article « La 4e DCR à Montcornet » (Revue de Défense Nationale, mai 1950), le commandant d’Ornano après avoir cité des extraits du rapport d’opérations du général Delestraint. « …C’est qu’en effet, en dépit de tous les progrès de la technique, les esprits demeurent figés dans leurs conceptions de 1918, celles d’une arme qui vient de naître. Notre doctrine d’emploi reste à peu près celle de 1918 : l’accompagnement de l’infanterie. » Déclare : « Nombreux, pourtant, étaient les esprits qui entrevoyaient l’utilisation possible des masses cuirassées. Mais, nul ne concrétisait sa pensée, si ce n’est, sous forme de rapport confidentiel. » Lire la suite
Nous recevons d’un de nos lecteurs, au sujet de l’article « Des Chars ou des Avions ? », paru dans notre numéro de juillet 1950, une lettre dont nous extrayons les passages suivants : Lire la suite
Chroniques
Le dimanche 25 juin, à 4 heures du matin, sous une pluie battante, l’offensive générale des troupes nord-coréennes était déclenchée. Bien que des opérations aient eu lieu tout le long de la symbolique frontière du 38e parallèle, il apparaissait vite que l’effort principal se portait sur deux secteurs, à l’ouest du fleuve Imjin, et, plus à l’est, dans la région Pochon Chunchon. Simultanément, des débarquements étaient effectués sur la côte orientale. L’armée de Corée du Sud, mal armée, mal entraînée, entièrement surprise, n’opposait à l’envahisseur qu’une faible résistance. À Lake Success, le Conseil de sécurité des Nations unies, convoqué d’urgence sur la demande des États-Unis, adressait un appel aux deux partis pour qu’ils cessent immédiatement le feu. Les Nord-Coréens qui, entre-temps, avaient eu soin d’accuser « l’armée nationale de marionnettes » des Sudistes d’être les fauteurs de l’agression, n’en poursuivaient pas moins leur avance, et, dès le 27, atteignaient les faubourgs de Séoul. Lire les premières lignes
Le conflit coréen Lire les premières lignes
Le 9 mai 1950, M. Schuman, ministre français des Affaires étrangères, proposait de placer sous une autorité commune les industries françaises et allemandes du charbon et de l’acier, afin de concrétiser la réconciliation de la France et de l’Allemagne, et de commencer la réalisation de l’unité européenne. Malgré le refus de participation opposé par l’Angleterre, une conférence internationale s’est réunie à Paris pour discuter le projet ; elle groupe les représentants des pays de l’Europe occidentale intéressés par le projet, soit, outre la France, l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg et la Belgique, les Pays-Bas. Lire la suite
Bibliographie
M. Jean Lebucois publie dans son livre une partie du journal de marche de la 1re Brigade française libre qui, sous le commandement du général Kœnig, a défendu victorieusement Bir-Hakeim pendant quinze jours, résistant à tous les assauts de trois divisions ennemies. Bir-Hakeim constituait le point d’appui de gauche des forces anglaises qui couvraient l’Égypte. Cette position interdisait au maréchal Rommel tout mouvement d’encerclement : d’où l’acharnement de la lutte. Lire la suite
Cet ouvrage constitue un intéressant exposé des grands événements, en général peu connus, qui ont caractérisé la politique coloniale de la France dans le domaine économique, diplomatique et militaire, de 1938 à 1944. Lire la suite
C’est un ancien ministre de Vichy qui nous parle. Il ne cache pas la sympathie qu’il éprouve pour Pétain. Appelé par les Chambres au poste qu’il a occupé, celui-ci a, selon lui, rempli le rôle que lui imposait l’armistice ; il aurait cherché non une « collaboration » mais une « coopération » ; il a pu commettre des erreurs, mais ses actes valaient mieux que certaines paroles qui lui furent imposées par sa situation. L’homme néfaste de Vichy, ce fut Laval. Il a cru à la victoire de Hitler. Il a cru servir la France en se rapprochant des Allemands et en s’écartant des Anglais. Il s’imagina, dans son illusion présomptueuse, contribuer à la formation d’une nouvelle Europe. Il fut entretenu par Abetz dans cette dangereuse conception. D’où le drame intérieur Pétain-Laval, au milieu du grand drame extérieur. Ce livre d’Yves Bouthillier est un plaidoyer qui prend une place importante dans l’histoire d’une période singulièrement trouble.
C’est un livre très intéressant, puisqu’il embrasse l’ensemble du problème ferroviaire, que M. Henry Peyret vient de consacrer à cette question très actuelle. L’auteur passe d’abord en revue l’ensemble des réseaux en exploitation dans les cinq continents et il prévoit notamment aux chemins de fer africains, le plus bel avenir comme moyen d’expansion économique. Lire la suite
M. Jean Bidault analyse avec beaucoup de bon sens le problème du Vietnam. Il ne faut pas considérer la question avec un esprit de parti mais aborder le problème en raisonnant objectivement sur Indochine. Lire la suite
Le livre consacré par notre collaborateur Jules Bertaut à la seconde République vint particulièrement à point en l’année du centenaire. Comme tous ses ouvrages, c’est un modèle de documentation solide et d’intelligente clarté. On ne saurait mieux condenser en 450 pages une histoire si variée. Jules Bertaut n’est, d’ailleurs, pas uniquement un chroniqueur ; il se réserve le droit de juger et ne dissimule pas que cette révolution de 1848, née sous un climat idéaliste, mystique, enthousiasme, généreux, et croyant jusqu’à la naïveté a engendré rapidement d’innombrables et amères désillusions, dont on connaît les lamentables conséquences pour le pays.
Les études et publications de M. Marcel Brion sur l’Allemagne et l’Italie l’ont naturellement conduit à Frédéric II de Hohenstaufen. Figure singulièrement prenante que celle de cet empereur qui réunit dans sa brillante personnalité des traits de caractère si opposés, l’élément germanique par son père, italo-normand par sa mère. Ce roi des Deux-Siciles et empereur allemand a été élevé dans une région lumineuse qu’il préfère de beaucoup aux contrées nordiques. Lire la suite
Avec le talent qui lui est habituel, Robert Burnand nous donne une histoire anecdotique de Napoléon III et des siens. Il se défend de vouloir écrire une histoire complète du Second Empire ; il ne cherche qu’à camper son personnage dans les décors si divers au milieu desquels il se mut et divertit. On pourrait cependant objecter à la sympathie non dissimulée de l’auteur, que son modèle a été, dans l’histoire de France, un des chefs auxquels on pourrait le plus justement reprocher des fautes irrémédiables, car, malgré ses séduisantes qualités intellectuelles et le charme incontestable de sa compagne, son règne finit lamentablement et sur des désastres les plus irréparables, d’où, par voie de conséquence, sont sortis, dans les soixante années qui suivirent, les crises les plus dramatiques de l’histoire de ce pays. Lire la suite
La série des mémoires publiée sur la période d’avant-guerre et de la guerre même par plusieurs des représentants les plus importants de la France à l’étranger se poursuit par le livre consacré par M. Robert Coulondre à Staline et à Hitler. Cette contribution à l’histoire contemporaine se distingue par une franchise et une liberté de ton qui font de cette œuvre une lecture extrêmement suggestive. Robert Coulondre, ambassadeur de France, a été appelé à deux observatoires particulièrement importants pour toute la période qui précéda immédiatement le déclenchement de la crise mondiale puisqu’il fut successivement ambassadeur à Moscou et à Berlin. Lire la suite
Sous ce titre, le général de Goislard de Monsabert a réuni un certain nombre d’articles parus pour la plupart dans un grand hebdomadaire. On connaît sa prestigieuse carrière d’homme d’action mais celle-ci ne met nullement dans l’ombre ses talents de professeur et de polémiste. Ses petits chapitres sont écrits avec infiniment de verve et une netteté singulière. Les solutions proposées par l’auteur pour refaire une armée française sont inspirées non seulement par un profond amour de l’armée, mais par un bon sens solide et il n’est pas difficile de lire à travers ces pages si vivantes en quelle piètre estime l’auteur semble tenir les pyramides et les échafaudages d’états-majors ainsi que les réformes compliquées. On lira aussi avec un vif intérêt une annexe, d’ailleurs brève mais dense, dans laquelle le général proclame la nécessité d’inclure l’Espagne et ses forces nationales dans le système de défense de l’Occident.
Le général Lucius D. Clay a publié ses souvenirs qui viennent de paraître en une bonne traduction. L’ancien gouverneur militaire américain en Allemagne y trace le tableau de l’administration américaine et des forces déployées pour démocratiser l’Allemagne sous son proconsulat. Œuvre considérable, accomplie avec une véritable passion, que celle de cet ancien collaborateur d’Eisenhower, appuyé sur deux conseillers principaux, Murphy, pour la partie politique, et Draper, pour la partie économique. Pendant trois ans, l’auteur a lutté avec une calme obstination pour ce qu’il a cru utile à la paix de l’Europe et du Monde : le relèvement d’une Allemagne vaincue et convertie à la démocratie. Le général Clay a voulu, en effet, sauver les Allemands d’un désespoir qui les eût livrés au communisme. Il a tenté de leur délivrer un message et de leur donner le sentiment d’une responsabilité autonome. Son optimisme était, d’ailleurs, l’expression de l’optimisme de l’Amérique entière où s’est développée, dans ces années cruciales, une véritable mystique de la régénération du peuple allemand. À cet idéalisme se joignait, d’ailleurs, chez le chef américain, un esprit positif qui se refusait à demander à son pays de subventionner indéfiniment l’économie germanique. Lire la suite
Paul Léon, de l’Institut, à qui la France doit tant, du point de vue artistique, notamment les chefs-d’œuvre qui dominent la colline de Chaillot, ne s’était fait, jusqu’ici, connaître comme auteur que par des ouvrages consacrés à l’art, comme récemment : Eaux et Fontaines de Paris ou Paris, histoire de la rue. Lire la suite
Le commandant Robert de Loture est depuis longtemps un spécialiste des questions de pêche et il consacre aux œuvres de mer une bonne partie de son généreux effort. Le livre qu’il donne sur la grande pêche de Terre-Neuve est remarquable par sa connaissance approfondie de ce sujet très particulier. Il est animé d’un esprit très moderne et, grâce à l’auteur, nous suivons l’évolution rapide de cette vieille industrie française de la pêche à la morue, passée, en quelques années, de l’ère des « Terre-Neuvas » héroïques à celle des usiniers flottants sur d’immenses chalutiers de grande pêche. Peut-être la Défense nationale, qui devait à ces pêcheries de Terre-Neuve une bonne partie de ses équipages de la Marine nationale, perdra-t-elle à cette transformation, d’ailleurs inévitable. Le livre de Robert de Loture l’expose, en tout cas, avec autant d’objectivité que de talent.
Le petit livre, que viennent de traduire René Jouan et Louis Rougier présente, sous la plume d’un des rares survivants du grand État-major allemand, une impitoyable critique d’Adolf Hitler, ex-caporal, qui faillit faire figure de grand capitaine. Halder est le type même de l’officier d’état-major de la vieille école, dépositaire des traditions du Haut Commandement prussien. C’est à lui que revient une bonne part des triomphes d’ailleurs faciles du petit « fusilier », jusqu’au jour où celui-ci, incapable de tolérer aucun conseil ni la moindre critique, évinça Halder en septembre 1942. Ce petit volume est comme un comprimé des immenses débats de Nuremberg. Il permet de comprendre dans quel abîme un peuple comme le peuple allemand a pu se laisser projeter par cet illuminé, étrange et funeste.
Le nouvel et monumental ouvrage que vient de publier la librairie Larousse répond à une triple nécessité. D’abord chacun éprouve, depuis la fin de la guerre, le besoin de remettre à jour ses connaissances dans le domaine politique et économique : aucun atlas ne donnait jusqu’alors une vue concrète et précise des énormes transformations économiques, des profondes modifications territoriales suscitées par la guerre. Le nouvel ouvrage apporte, sur ce point, une masse de faits nouveaux, trop souvent dispersés dans un grand nombre d’annuaires, de livres ou d’articles. Tant pour les faits politiques – par exemple, la nouvelle répartition des bases américaines dans le monde, que pour le développement économique – par exemple, l’industrialisation des zones australes et de l’Asie russe, il constitue une mise au point qu’on ne trouvera, avec une pareille ampleur et une semblable précision dans le détail, nulle part ailleurs. Lire la suite
Pourquoi l’armée allemande forte de 800 000 hommes, bien armés, disciplinés et nullement démoralisés, qui combattait au printemps 1945 en Italie du Nord, se rendit-elle, sans prolonger sa résistance, soit sur la ligne gothique, soit dans des opérations de retardement ? Pourquoi l’Italie du Nord fut-elle sauvée avec le minimum de destructions, échappant au sort de « terre brûlée » prévu par Hitler ? À ces questions, l’auteur de ce livre donne réponse en révélant dans leur moindre détail les curieuses négociations secrètes nouées entre le général SS Hoffmann et son adjoint le Standartenführer Dollmann, avec Allen Dulles, chef des services secrets américains à Berne, par l’intermédiaire du Cardinal Schuster, archevêque de Milan, et d’un représentant de la grosse industrie italienne, le baron Parrilli. Négociations qui eurent lieu par contact direct et se déroulèrent, il va sans dire, à l’insu de Mussolini et de Hitler, mais avec l’accord tacite de Kesselring et de Vietinghoff, son successeur. Lire la suite
L’auteur de la Crise du Capital et de la Révolution économique du XXe siècle s’est donné pour tâche, dans ce nouvel et important ouvrage, de fournir une réponse à l’angoissante question de savoir ce qu’il adviendra dans le proche avenir de la civilisation d’Occident. À cet effet, celui-ci a entrepris de dépeindre dans cet ouvrage l’évolution suivie par cette civilisation de 1870 à nos jours. Lire la suite
M. Pierre Jolly, qui occupe les importantes fonctions de directeur des Services de la Chambre de commerce de Paris, est en même temps un historien de grande valeur. Il s’est spécialisé, depuis longtemps déjà, dans l’étude de l’histoire financière et économique de la fin du XVIIIe siècle et nous lui devons deux excellents livres sur Turgot et Necker. Lire la suite
La question de la sidérurgie est à l’ordre du jour ; or, il est peu de problèmes plus complexes et pour la compréhension duquel le semi-profane et le profane qui veulent y réfléchir manquent plus des documents nécessaires. On ne peut, évidemment, pour une spéculation rapide, se procurer toutes les statistiques syndicales, celles de la France et de l’ONU, sans compter toutes les idées avancées, dans des sens quelquefois divergents, par les principaux spécialistes actuels. Lire la suite
Ce deuxième volume du tome III des Mémoires de guerre de Winston S. Churchill nous mène de l’invasion de la Russie par Hitler jusqu’à la fin de la Conférence de Washington en décembre 1941 alors que les États-Unis, attaqués par le Japon, venaient d’entrer dans la guerre. L’œuvre n’est pas moins passionnante que les tomes précédents. Elle est dominée par la personnalité véritablement colossale de son auteur ; comme dans les livres précédents, il nous apparaît plein de vie, d’optimisme, de compétence. Ses annexes contiennent les télégrammes les plus variés, que ce soit des notes de service personnelles traitant de tous les sujets ou des directives stratégiques ou bien encore des ordres dignes d’un véritable chef d’escadre. Lire la suite
Le Gouvernement vient d’instituer, auprès du ministre chargé des Affaires économiques, un Comité national de la Productivité, chargé notamment d’établir un programme d’accroissement de la productivité et de coordonner l’action des administrations et des organisations intéressées. Lire la suite
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