Frédéric II de Hohenstaufen
Les études et publications de M. Marcel Brion sur l’Allemagne et l’Italie l’ont naturellement conduit à Frédéric II de Hohenstaufen. Figure singulièrement prenante que celle de cet empereur qui réunit dans sa brillante personnalité des traits de caractère si opposés, l’élément germanique par son père, italo-normand par sa mère. Ce roi des Deux-Siciles et empereur allemand a été élevé dans une région lumineuse qu’il préfère de beaucoup aux contrées nordiques.
En contact avec la civilisation musulmane qu’il sait apprécier, il est libéral dans ses pensées et despote dans ses actes, ce qui fait dire de lui qu’il fut à la fois le dernier des potentats du Haut Moyen-Âge et le premier homme de la Renaissance ; tantôt allié et tantôt adversaire de la Papauté, excommunié quand il part pour la croisade, réalisant par la diplomatie ce que les armes ne peuvent atteindre, la délivrance de Jérusalem, il rend au monde chrétien sa capitale et pourtant son acte est désapprouvé par le monde chrétien ; ami de la paix, des arts et de la philosophie, il ne cesse de combattre pendant un règne de plus de trente ans et voit même un de ses fils se rebeller contre lui. Quel beau sujet pour un historien ! M. Marcel Brion a su en tirer un excellent parti. Son livre se lit avec un très grand intérêt.