Koutouzov
C’est une très belle figure que celle de Koutouzov, évoquée avec un rare bonheur par Michel Braguine dans la traduction du russe que vient d’en donner Stefan Chripounoff. Elle montre à quel redoutable adversaire se heurta Napoléon lorsque, après avoir battu les Autrichiens, il rencontra un homme de cette trempe qui, disciple de Souvarof, avait acquis, dans ses luttes contre les Turcs et les Polonais, une vaste expérience, d’ailleurs mise au service d’un tempérament belliqueux exceptionnel.
Le livre est écrit dans la manière, d’un Tolstoï de la Guerre et de la Paix, c’est-à-dire que les événements militaires et les réflexions tactiques y sont présentés avec un art dramatique impressionnant ; on y voit aussi, à l’arrière-plan, agir l’homme du peuple et le soldat, russe toujours redoutables dans la défense du sol natal.