Le Brésil, terre d’avenir
Stefan Zweig, beaucoup plus connu pour son œuvre littéraire, s’était, comme on sait, réfugié en Amérique du Sud où, pour des raisons mystérieuses et, sans doute, par suite d’une incurable nostalgie, il mit fin à ses jours.
Cet Européen si fin et intelligent a laissé sur le Brésil, où il a passé quelques années pour échapper au monde en train de se détruire, une œuvre de vulgarisation qui ne dit pas tout ce qu’un géographe de profession pourrait en attendre, mais qui donne de cette Nation prodigieuse et aux possibilités peut-être illimitées, une image aussi juste qu’enthousiaste.
Ce qui séduit dans son livre, c’est son grand souffle d’optimiste, sa profonde sympathie pour un pays où les populations indiennes primitives, les descendants des Portugais, des millions de Nègres importés d’Afrique au temps de l’esclavage, d’autres millions d’Italiens, d’Allemands et même de Japonais vivent et progressent côte à côte dans la plus grande harmonie et dans un esprit de liberté magnifique.
Cette esquisse si sympathique à ce grand pays pourrait donner à bien des Européens ou des Américains du Nord, plus ou moins restés enfoncés dans les préjugés raciaux, matière à de salutaires réflexions.