Dès que se déclencha la grande invasion des armées communistes du Sud du Yang-Tsé, la presse évoqua aussitôt l’éventualité, aujourd’hui réalisée, d’un ultime repli du gouvernement de Tchang-Kai-Chek dans l’Île de Formose, et ainsi nous avons vu reparaître au premier plan de l’actualité, un « cas concret » de cette stratégie insulaire dont nous avons ici même essayé d’esquisser certains aspects (1). Compte tenu de toutes les précautions de bon sens qui s’imposent dans le maniement de la matière historique en pareil cas, il nous paraît qu’une rapide analyse du rôle joué dans le passé par les îles chinoises peut nous aider à mieux comprendre les événements en cours sur ce théâtre. Lire les premières lignes
Au début de leur propagande, les socialistes français des diverses nuances ont eu pour préoccupation essentielle de grouper en un parti politique distinct, en « Parti ouvrier », les travailleurs de l’usine, de l’atelier, de la mine, que les conditions de l’industrie moderne aggloméraient dans de vastes centres. Lire les premières lignes
Spectacle curieux que celui de l’armée française, dite « des Pyrénées », rassemblée aux environs de Bayonne dans les premiers jours d’avril 1823. Les mesures incohérentes du gouvernement, des influences politiques divergentes l’avaient réduite à un tel dénuement que, l’avant-veille même de l’entrée en campagne, elle ne disposait que de quelques jours de vivres et qu’elle n’avait ni fourrages, ni moyens de transport, ni services administratifs, ni un nombre suffisant de médecins et de chirurgiens. Lire les premières lignes
À propos de l’article du général Gérardot dans la Revue de Défense nationale d’octobre 1949 (p. 291). Lire la suite
Chroniques
La fin de l’année 1949 avait été marquée par une trêve dans la guerre froide. Les hymnes à la paix qui s’étaient élevés au-delà du rideau de fer lors des cérémonies de l’anniversaire de Staline [NDLR 2025 : Officiellement, il est né le 21 décembre 1879, mais sa date de naissance réelle est le 18 décembre 1878], coïncidaient dans le temps avec les chants d’espérance du monde libre pour la paix des hommes de bonne volonté. Les événements récents nous montrent, hélas, que c’est la conception même de cette paix qui est en cause. Entre la paix démocratique, et la paix du monde libre, arriverons-nous à une formule autre que la paix stratégique, et qui soit enfin la paix tout court ? La diversité des opérations de guerre froide laisse au chroniqueur militaire au champ restreint, celui des mesures de défense réciproque. Elles ne trouvent leur vrai sens qu’au regard des ruptures d’équilibre qui se produisent dans les autres champs d’application. Lire les premières lignes
Après MM. Acheson et Bevin, M. Robert Schuman a effectué en Allemagne à partir du 12 janvier 1950, un bref voyage dont le résultat aura été sinon de dissiper les malentendus, au moins de préciser les divergences entre les hommes d’État français et allemands. La visite de M. Schuman coïncidait avec la reprise, au Quai d’Orsay, des négociations économiques franco-allemandes commencées le 1er décembre mais suspendues au bout de quinze jours, et plus encore, avec l’annonce d’importantes conversation franco-sarroises qui devaient s’engager le 7 février. Reçu à Bonn, le 14 janvier par le Chancelier Adenauer et le Président Theodor Heuss, puis le 16 à Berlin par M. François-Poncet, Haut-Commissaire, M. Schuman eut l’occasion de mesurer directement les progrès du redressement allemand dans le domaine de la politique internationale. À la veille du départ de M. Schuman, le Président Heuss parlant devant le Landtag de Rhénanie-Palatinat, avait ainsi résumé la thèse et les espoirs de l’Allemagne : « La Sarre est allemande ethniquement et géographiquement, et nous espérons que, bientôt, elle appartiendra de nouveau à la fédération allemande ». Cette prise de position était d’ailleurs accompagnée de professions de foi en faveur d’une réconciliation franco-allemande. Lire les premières lignes
Le budget de 1950 a été voté à la fin du mois de janvier sous la forme, comme l’an dernier, d’une loi des maxima. Les débats parlementaires ont été très mouvementés : les économies adoptées par le Conseil de la République n’ont pas été retenues par l’Assemblée nationale et le gouvernement n’a pu assurer le vote que par une cascade de questions de confiance. Lire les premières lignes
Bibliographie
M. Hubert Deschamps présente sous ce titre une analyse des mœurs des pirates en s’appuyant sur diverses biographies. Madagascar et les îles voisines sont devenues des refuges de pirates quand, à la suite de Vasco de Gama, le commerce avec les Indes s’est fait par voie de mer ; les vaisseaux des compagnies des Indes passaient à proximité de la grande île et étaient une proie encore plus tentante que les bateaux indiens ou arabes qui sillonnaient la mer Rouge. L’auteur indique quatre périodes d’extension de la piraterie : celle du milieu du XVIIe siècle entre le Traité de Westphalie et les guerres de Louis XIV, puis, de 1685 à 1701, la période des grands pirates, Avery, Misson et Kid, celle des petits pirates, qui culmine vers 1705, enfin, celle des derniers forbans, qui commence en 1718 et se termine vers 1726. Ces périodes correspondent assez exactement aux difficultés que les pirates rencontraient aux Antilles où la piraterie avait pris naissance. Lire la suite
Notre collaborateur, M. Jacques Chastenet, de l’Institut, qui s’était surtout consacré à l’étude des problèmes britanniques, vient de faire paraître un livre fort intéressant, aussi documenté qu’intelligent, selon sa coutume, sur la France de M. Fallières. Sans doute, il trace du président de la République de cette époque un portrait doucement humoristique ; nous voyons M. Fallières en frac, en redingote, en feutre mou, en chapeau de pêcheur à la ligne et cravate à petits pois, mais la bonhomie de son comportement ne dissimule pas la gravité des événements qui, dès ce moment, menaçaient. Lire la suite
Ce livre de Pierre Lyautey sur Gouraud trace un portrait magnifique de ce grand Français dont toute la carrière fut vouée à la grandeur du pays et de l’Union. Il a eu, pour se documenter, accès aux archives de famille du général. Il a dépouillé ses lettres à ses parents, ses carnets, ses notes de guerre, ses correspondances adressées à ses compagnons d’armes, à ses confidents et au maréchal Lyautey qui lui gardait une amitié fraternelle. Lire la suite
Le commandant Auguste Thomazi, dont l’œuvre est déjà considérable, poursuit dans sa retraite l’étude minutieuse de la guerre sur mer 1939-1945. Après avoir narré le tragique destin des cuirassés allemands, les exploits des sous-marins et croiseurs français, il donne de la bataille de l’Atlantique un récit objectif et détaillé. Ce qui intéressera surtout les marins, c’est la façon, encore bien plus scientifique que dans la dernière guerre, dont fut organisée la vie des convois et l’offensive déclenchée contre elle par les sous-marins allemands. Toutes les ressources de la technique et de la tactique les plus modernes sont ici démontées comme un véritable mécanisme d’horlogerie. Cette précision ne nuit, d’ailleurs, en aucune façon, à l’élégance entraînante du récit. Le livre intéressera aussi bien le profane cultivé que le spécialiste.
Robert Burnand, dont on connaît le talent, et qui a déjà publié à la Librairie Hachette plusieurs ouvrages remarquables par leur esprit et leur documentation, sur la Cour des Valois, sur la vie quotidienne en France en 1830 et de 1870 à 1900, ainsi que sur Napoléon III et les siens, a donné récemment, dans la même collection, un joli livre sur le duc d’Aumale et son temps. Comme ces prédécesseurs, il repose sur une documentation solide, mais il n’y paraît guère tant est vif et amusant le récit. Lire la suite
Sous un format réduit, le colonel Marchand, qui a passé dix ans dans les différentes contrées de l’Indochine et a fait plusieurs séjours dans la plupart des pays baignés par le Pacifique et l’océan Indien, qui, d’autre part, a acquis une expérience récente dans l’action en Cochinchine, aux pays Moï et au Laos, donne une synthèse précise de tous les problèmes géographiques, démographiques, politiques et économiques, qui se posent dans chacun des États constituant le Vietnam. C’est de l’excellente vulgarisation. Cet ouvrage sera fort utile à tous ceux que préoccupe le maintien de l’Indochine dans l’Union française.
Mme Marthe Barbance, agrégée d’histoire et de géographie, docteur es lettres, vient de publier un important volume sur le grand port de la basse Loire. Fondé sur des documents qui ont en grande partie disparu lors de la destruction de la ville, il retrace l’histoire de cette « cité champignon » qui, à l’instar de tant de localités américaines connut, pendant un certain temps, un développement d’une rapidité inouïe. Lire la suite
C’est une très heureuse idée qu’a eue le capitaine de frégate Albert Vulliez de réunir en un volume les analyses des conférences navales tenues par le Führer, qui avaient déjà paru dans plusieurs numéros successifs de la Revue Maritime. Lire la suite
La Librairie Hachette vient de commencer la publication d’une importante collection géographique destinée à offrir au grand public, sous une forme aussi attachante que scientifique, un tableau du monde contemporain. Lire la suite
Ce livre est l’œuvre d’un marin qui est en même temps un excellent écrivain, et a déjà fait ses preuves dans le roman. Aussi le récit de la vie miraculeuse du porte-avions l’Enterprise, qui a survécu parmi tous ses congénères à la terrible campagne du Pacifique, est-il véritablement passionnant. L’Enterprise a, en effet, participé à toutes les rencontres de l’océan Pacifique, sauf à la bataille de la mer de Corail. Nous ne revivons pas seulement avec l’auteur l’agression de Pearl Harbor, les premiers raids contre le Japon, la bataille de Midway, opérations purement maritimes ; nous assistons, grâce à lui, aux luttes acharnées de Guadalcanal, défendu et attaqué avec un acharnement sauvage, mètre par mètre, aux débarquements sanglants sur les atolls, à ceux d’Iwo Jima et d’Okinawa. Lire la suite
M. Jolly qui, non content d’occuper de hautes fonctions à la Chambre de Commerce de Paris, s’est spécialisé dans l’étude de la période qui précède immédiatement la Révolution, nous a donné un Necker fort intéressant. C’est le résultat de longues recherches et de l’exploitation d’une littérature considérable. Nous y voyons évoqué avec bonheur ce génie de la banque qui ne réussit pas, malgré tout, à sauver la monarchie de la détresse financière. Nous y voyons, aussi, décrites avec compétence, des controverses techniques qui n’ont malheureusement pas perdu aujourd’hui tout intérêt. Lire la suite
Stefan Zweig, beaucoup plus connu pour son œuvre littéraire, s’était, comme on sait, réfugié en Amérique du Sud où, pour des raisons mystérieuses et, sans doute, par suite d’une incurable nostalgie, il mit fin à ses jours. Lire la suite
Conseiller militaire d’Albert Ier et de Léopold III, le général van Overstraeten ne fut pas seulement, de 1920 à 1940, le témoin averti des événements qui intéressèrent la Belgique, mais, par ses conseils et ses initiatives, il exerça, dans l’orientation de la politique militaire de son pays, une influence qui, sous le règne de Léopold III, se révéla prépondérante. Son Journal de paix et de guerre offre au lecteur des témoignages abondants, précis et objectifs, susceptibles d’asseoir et d’étayer son jugement personnel. C’est, au premier chef, un document d’histoire. Lire la suite
Le livre de M. Jacques Le Bourgeois évoque avec beaucoup de précision les événements qui se déroulèrent en Indochine de 1939 à 1945 et montre à quelles difficultés insoupçonnées durent faire face les autorités responsables de la paix française en Indochine. À mesure que cette histoire lointaine sort des mystères où elle était enveloppée, on comprend mieux quelles fautes ne devaient pas être commises en ces parages lointains et les causes de la situation aujourd’hui si scabreuse dans laquelle la France doit lutter en Indochine pour la défense de ses intérêts les plus sacrés.
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Novembre 2025
n° 884
La Charte de Paris (1990), une ambition déçue - Adapter nos armées pour faire la guerre
Colloques, manifestations, expositions...
Institutions, ministères, médias...
120 pages