Le métier des armes
Ce livre de l’auteur si réputé de la Vallée heureuse n’est pas strictement du domaine de cette revue. Il est pourtant essentiel de se rendre compte des méditations qu’inspira, à un cœur généreux et à un écrivain magnifiquement doué, le spectacle de la guerre.
Digne successeur des Vigny et des Vauvenargues, Jules Roy ne veut être qu’un soldat et un citoyen, mais à quelle altitude morale s’élève ce combattant lorsqu’il écrit avec un pessimisme héroïque : « Une armée nationale élève tous les citoyens à la hauteur du soldat, et le soldat est, comme le saint, capable de mourir pour une cause. Il a besoin, pour qu’on ne se moque pas de lui, d’une cause juste, car les martyrs n’ont jamais rien prouvé, sinon qu’ils savaient mourir par fidélité envers eux-mêmes. »