Bataan
Ce livre, traduit de l’anglais par Georges Pitoef, est l’œuvre d’un des meilleurs correspondants de guerre américains, à qui nous devons déjà un excellent ouvrage sur Hiroshima.
Né et élevé à Tientsin, l’auteur connaissait parfaitement les questions japonaises. En 1942, il fut attaché comme correspondant de guerre aux Forces navales du Pacifique. Il publia des interviews sensationnelles de Chiang-Kai-Shek, de Matusuoka et du général japonais Homma, qui devait se suicider après le premier échec de ses troupes à Bataan. La personnalité qui domine tout le livre est celle du général Douglas MacArthur, commandant en chef des forces américaines au Japon. Nous y trouvons des détails particulièrement suggestifs sur cette personnalité hors de pair ; on sait qu’il était le fils du dernier gouverneur militaire des Philippines, auxquelles il consacra le reste de sa carrière avant d’être appelé à l’activité de guerre et après avoir joué, dans les postes les plus importants de l’armée américaine, un rôle essentiel.
Nous voyons avec un intérêt puissant comment évolua le jeune officier, depuis West Point, où il fut un chef de promotion extrêmement brillant, jusqu’au poste de chef d’état-major général, où il prit à cœur de bousculer toutes les traditions et tous les poncifs.
À cet égard, le livre dépasse le cadre d’une simple biographie et pourrait offrir matière à maintes réflexions à ceux qui entreprendraient la réorganisation d’une armée.