Politique et diplomatie - Révolution iranienne et Proche-Orient
La chute de la dynastie Pahlevi et la révolution iranienne n’ont pas eu pour Israël que des conséquences négatives. Sans doute les événements qui se sont déroulés en Iran au cours des deux années passées ont éliminé l’un des deux régimes en place dans un pays musulman qui avaient conservé des relations cordiales – encore que non officielles – avec le gouvernement de Jérusalem (1). Et le pétrole iranien constituait pour Israël une sauvegarde stratégique de la plus grande importance. Mais la paix avec l’Égypte, la découverte et l’exploitation de nouveaux gisements en territoire égyptien réduisent la portée du ralliement de l’Ayatollah Khomeiny au front des pays arabes les plus intransigeants. Aussi longtemps qu’Israël recevra d’Égypte le pétrole dont la livraison est prévue par les accords qui ont suivi Camp David – et dont l’application est garantie par les États-Unis – la volte-face iranienne peut être considérée à Jérusalem comme un revers ne comportant pas de conséquences catastrophiques ; la participation des États-Unis aux accords tripartites israélo-égypto-américains constitue, est-il besoin de le dire, pour Israël, une compensation substantielle à l’hostilité désormais déclarée de l’Iran.
Mais, pour d’autres raisons encore, la révolution islamique iranienne peut en Israël être considérée sans inquiétude excessive.
D’abord l’Iran est sorti – si l’on peut dire – de la crise à ce point affaibli que son influence diplomatique et politique est très réduite, même auprès de ses alliés arabes ou de ses partenaires musulmans. Nul ne sait comment évoluera à l’intérieur une situation qui demeure explosive, aggravée par une crise économique dont on ne voit pas l’issue. Dans le front qui s’est élargi des États hostiles à Israël, l’Iran est donc un partenaire fragile, et tout donne à penser que cette fragilité se prolongera.
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