L’économie pétrolière
Cet ouvrage, traduit de l’anglais par Étienne Dalemont, n’est pas, à proprement parler, malgré son titre, une étude dans le sens de l’économie politique ; il ne comporte pas de statistiques fastidieuses ni de graphiques ardus ; c’est plutôt un ensemble de considérations philosophiques, aussi intéressantes pour les industriels du pétrole que pour les non-initiés.
L’auteur, qui est un « pétrolier », cherche à dégager la structure de cette industrie dont le développement, comme on sait, a été considérable depuis 1918 et qui, du fait de l’état liquide de la précieuse matière première, du fait aussi de la mobilité et de l’inégalité, quant à l’importance et à la répartition géographique, des gisements mondiaux, du fait, enfin, de l’énormité des capitaux investis et des rivalités internationales, a un caractère propre et apparaît comme très différente de toute autre branche d’industrie.
Le forage, le raffinage, les transports, la politique de Rockfeller et de Deterding, la situation mondiale actuelle font l’objet de chapitres captivants à lire.
M. Étienne Dalemont, qui a écrit l’introduction de cet ouvrage et montre l’utilité de celui-ci dans l’abondante littérature pétrolière, a ajouté un appendice concernant le cas de la France, et, à ce sujet, conclut notamment que « l’intervention gouvernementale a été diversement heureuse, féconde lorsqu’elle a permis de s’assurer une part des pétroles de l’Irak et de créer la Compagnie française des pétroles, lorsqu’elle a facilité l’édification d’une industrie du raffinage, le développement d’une flotte pétrolière française, mais très critiquable lorsqu’elle a fait peser sur les produits du pétrole et sur les transports routiers des charges fiscales extrêmement lourdes. En d’autres termes, le ministère des Finances a été moins heureux que l’Office national des combustibles liquides ».
L’Économie pétrolière est à rapprocher de L’Extraordinaire industrie du pétrole, de V.-A. Kalichevsky, publiée, en 1943, par Rheinhold, aux États-Unis, et qui est, en quelque sorte, son pendant technique fait par un autre « pétrolier » qui cherche, comme Paul-H. Frankel, la philosophie des choses.