Les complots contre Hitler (1938-1945)
On pouvait penser que le régime de Hitler ne s’était pas imposé à l’Allemagne sans rencontrer quelque résistance. Voici que le voile se lève peu à peu sur l’opposition au nazisme. L’auteur de l’ouvrage sur l’Histoire des Grandes Puissances de 1919 à 1947, Maxime Mourin, nous apporte une publication importante sur les Complots contre Hitler. Il sait que cette question pourra être mieux encore éclairée quand la documentation deviendra plus abondante, mais il n’a laissé échapper aucun élément d’information actuellement accessible et il discute la valeur des témoignages ; il fait œuvre d’historien, autant qu’il est possible de le faire avec sûreté sur un point encore obscur de l’histoire contemporaine.
Hitler a toujours eu des adversaires, cela n’est pas douteux et certains complots ourdis contre lui ont fait du bruit par leur échec même, notamment celui du 20 juillet 1944 ; mais on ne peut dire qu’il y ait eu jamais une « résistance » organisée contre lui, comme celle qui, en France, a préparé la Libération. La surveillance de la Gestapo et des SS était trop active, les mécontents étaient trop dispersés pour qu’un plan de révolte ait pu s’établir sérieusement ; et le prestige de Hitler est resté très puissant jusqu’au bout parmi une population passive et prête à obéir. Il y eut des velléités de soulèvement, mais des velléités seulement. Les adversaires de Hitler étaient animés d’un sentiment d’inimitié personnelle plus que d’une pensée humanitaire. Les syndicats s’inclinèrent tout de suite ; ils furent d’ailleurs dissous. Le clergé eut quelques hommes courageux qui parfois osèrent parler ; l’Université presque tout entière garda le silence. Dans toute l’Allemagne, il n’y avait plus que deux forces qui comptaient, le Parti (c’est-à-dire l’hitlérisme) et l’Armée. C’est dans l’armée qu’il y eut vraiment des actes d’opposition, mais avec bien des hésitations. Si certains chefs haut placés avaient osé davantage, ils auraient réussi, même en juillet 1944. C’est, du moins, l’avis de M. Maxime Mourin, et l’on peut estimer qu’il a raison. Son livre, bien informé, simplement écrit, d’une lecture attachante, met au point des problèmes d’un très grand intérêt.