L'Épopée des mers. Bataille partout
L'Épopée des mers. Combats héroïques
M. Romat, en un style vivant et précis, narre l’Épopée des Mers et son récit, grâce à sa documentation et à sa conscience d’écrivain, fait figure d’histoire. Dans un premier livre, il nous fait d’abord assister au torpillage du cuirassé britannique Barham, avant de nous narrer le sort dramatique de l’escadre de Singapour, composée du Prince of Wales et du Repulse dont la destruction par l’aviation japonaise au large de la côte malaise parut un moment, faire chanceler la puissance navale britannique.
Puis c’est le destin non moins tragique de l’« escadre du sacrifice », hâtivement constituée avec des navires hollandais, américains, anglais, australiens, qui s’immola pour essayer d’empêcher l’invasion de Java. Le récit de M. Romat est d’autant plus pathétique qu’on ignora longtemps ce qu’il était advenu du croiseur américain Houston et de l’Exeter, le glorieux vainqueur du Rio de la Plata, que l’on crut disparus corps et biens. Nous assistons ensuite aux combats acharnés que se livrèrent, d’une part, sous le soleil méditerranéen autour des convois qui, par l’« allée des bombes », essaient de ravitailler Malte, « le coin de la terre le plus bombardé », et, d’autre part, autour de ceux de Mourmansk, sous les latitudes glacées de l’Arctique, où la nature ajoutait toutes ses rigueurs à celles de la guerre.
C’est encore dans les eaux de l’Arctique que nous ramène le second volume qui nous expose, cette fois, le triomphe de l’obstination britannique et la fin des cuirassés allemands Scharnhorst et Tirpitz. Puis ce sont les hallalis sonnés dans le détroit de Gibraltar autour des sous-marins que Hitler y envoyait pour essayer de rétablir la situation chancelante de l’Axe. Enfin, passant à l’autre bout du monde, M. Romat nous conte comment l’Australie fut sauvée, puis la fin éminemment dramatique du cuirassé japonais Yamato, le plus grand navire à flot de l’époque, avant de conclure par le récit des exploits extraordinaires des avions suicides nippons : les Kamikaze.
Combien de fois a-t-on répété que l’histoire est plus passionnée et plus romanesque que le plus imaginatif des romans ? M. Romat nous en apporte une nouvelle preuve dans ces pages vivantes et colorées qui se lisent comme un vrai récit d’aventures, sans rien perdre de leur valeur documentaire.