Notre enfant, l’Algérie / Bugeaud
Au moment où il est souvent question de l’Algérie, on lira avec profit le petit livre que Jean Vignaud vient de consacrer à la mémoire du maître géographe Émile-Felix Gautier et de Pierre Mille, grand serviteur de l’Empire. C’est une synthèse extrêmement bien faite et en même temps très vivante de tout ce que l’on doit savoir sur l’œuvre française en Algérie, depuis le débarquement de 1830 jusqu’à nos jours ; c’est une sorte d’hymne au labeur et à la vertu de notre race.
Jean Vignaud, rejetant à la fin du livre les curiosités historiques et archéologiques, fait, en effet, dater l’Algérie du débarquement des Français sur son sol, car c’est grâce à l’endurance et à l’esprit d’entreprise de ces premiers colons qu’a été créée la base du bel empire actuel. Jean Vignaud ne dissimule pas, d’ailleurs, que si, pendant plus d’un siècle, l’Algérie a été la terre de l’union et du travail, elle doit le redevenir aujourd’hui grâce à l’amitié franco-musulmane raffermie, basée sur une organisation durable qui consacre les droits et les libertés de tous.
M. Louis Morard, de l’Académie des Sciences coloniales, qui joue un rôle si essentiel dans le développement économique de l’Algérie, a traité en un charmant petit volume de la collection Les grands Coloniaux un chapitre particulier, déjà heureusement esquissé par M. Jean Vignaud, de la vie de Bugeaud. Elle avait déjà été l’objet d’œuvres nombreuses, mais nul, mieux que le grand animateur qu’est Louis Morard, n’était qualifié pour évoquer une fois de plus cette figure exemplaire.