Les fusiliers marins dans la division Leclerc
C’est à M. Jacquinot, alors commissaire de la Marine du Comité français de libération nationale (CFLN) d’Alger et à son chef d’état-major, l’amiral Lemonnier, que revient l’honneur d’avoir créé, en 1943, le célèbre RBFM (Régiment blindé de fusiliers-marins). La Marine eut, dès lors, ses tanks ; leurs équipages furent ses canonniers, ses mécaniciens, ses radios, ses timoniers. C’est ce que nous rappelle, dès le début, le capitaine de frégate Maggiar dans son beau livre. Dès la fin de 1942, le bataillon « Bizerte » avait formé l’aile gauche des armées de Tunisie. Il fut ensuite décidé que le RBFM serait intégré comme régiment de chasseurs de chars dans la division que formait alors au Maroc, le général Leclerc.
Le récit captivant du commandant Maggiar commence au moment où, le 3 août 1944, la 2e DB débarque en Normandie ; puis il évoque l’épopée du régiment à Paris, en Lorraine, en Alsace, à Royan, enfin, dans la course vers le « nid d’aigle » du Führer. Le livre, évidemment destiné à la jeunesse française pour laquelle il sera un tonique puissant, contient maintes pages émouvantes, par exemple, celui où est narré un des combats les plus durs de la Libération de Paris, au carrefour de l’avenue de Madrid et du boulevard Barrés. Grâce à lui, tous les Français se replongeront dans l’allégresse des journées où Paris en liesse, où Strasbourg, peu de jours encore avant sous l’emprise allemande, virent défiler dans leurs rues joyeuses des chars armés par des « pompons rouges ».