L’alcool
La collection dirigée par notre collaborateur, le professeur Henry Laufenburger « Le Monde et les Hommes », vient de s’enrichir d’une excellente monographie consacrée par l’un des collaborateurs de notre chronique économique, Maxime Grange, à une nouvelle matière première : l’alcool. Sa documentation est puisée aux sources les meilleures. Ce n’est point uniquement une œuvre de constatation économique. Si l’auteur y examine la consommation de l’alcool en France, il cherche aussi à se rendre compte des nouveaux besoins qui apparaîtront sur notre marché au cours des prochaines années, à dresser l’inventaire des diverses ressources alcooliques pour déterminer les possibilités de production de la France et de son empire parmi les autres nations.
Enfin, il tente à définir quelles devraient être les grandes lignes d’une future politique de l’alcool. Il ne craint pas d’affirmer que la France, défavorisée depuis un siècle par sa pauvreté en charbon et en pétrole, devrait trouver une revanche, grâce à l’alcool qui, fabriqué en quantité croissante, pourrait bien suppléer le pétrole dont les réserves s’épuiseront vite. Il donne à l’agriculture française le conseil de développer la culture industrielle trop négligée jusqu’ici et d’appliquer des méthodes modernes de production qui ont assuré la prospérité de l’industrie. L’alcool, conclut-il, offre les possibilités d’une belle réussite nationale qui ranimerait la confiance de chacun dans l’avenir du pays. Le profit matériel serait appréciable, les conséquences psychologiques d’une immense portée.