Du Cotentin à Colmar
Parmi les nombreux livres suscités par le rôle glorieux joué dans la Libération par nos jeunes troupes, celui-ci mérite une mention spéciale. Ce tout jeune soldat du 501e Régiment de chars a participé à l’épopée de la division Leclerc comme simple agent de liaison et conducteur de jeep, mais son journal, écrit en toute simplicité, constituera un document de premier ordre quand on voudra écrire l’ensemble de ces événements.
C’est d’abord un témoignage précieux de l’héroïsme de ces jeunes troupes ; « Nous étions, dit-il, 150 au départ, 30 sont tombés en route… Jamais la 3e compagnie (du 501e Régiment de chars de combat) n’a flanché et n’a reculé d’un pouce devant les Allemands… Les pertes infligées à l’ennemi par la 3e compagnie du 501e, depuis le débarquement, sont les suivantes : 21 blindés dont 10 chars Panther, au moins 30 canons antichars de tous calibres, environ 100 autos et tués ; nous avons participé à la capture de 2 200 prisonniers faits par notre sous-groupement. »
Un autre élément essentiel de succès d’un tel ouvrage est le talent qui l’anime. Ce jeune homme, d’un entrain endiablé, est en même temps un excellent observateur et un humoriste. Nous y voyons se dérouler des scènes dramatiques, souvent horribles, qui montrent que cette marche au Rhin fut loin d’être une promenade militaire et une simple marche de triomphe. Nous sommes en même temps emportés d’un irrésistible mouvement, tant sont vives, spontanées et amusantes les impressions de ce modeste acteur, le type même du soldat français, vaillant et débrouillard.