L’Allemagne est notre problème
M. Henry Morgenthau, Secrétaire du Trésor, avait été chargé, en 1944, par le président Roosevelt, d’ébaucher pour lui un projet concernant le traitement de l’Allemagne après la défaite. Le livre présent est le développement du programme que M. Morgenthau soumit au président. La paix doit être faite de telle sorte qu’une autre génération ne soit pas sacrifiée pour la défense de la liberté. Sachons profiter des leçons à tirer du Traité de Versailles et de son application.
Quels moyens doivent être mis en œuvre ? Avant tout, la suppression totale de l’industrie lourde en Allemagne, avec le développement de l’agriculture. Affaiblir l’Allemagne est le devoir de toutes les Nations unies. On essaiera vainement de la démocratiser, de l’éduquer, si elle peut reconstituer sa puissance, si elle peut entreprendre à nouveau l’œuvre dans laquelle elle a deux fois échoué ; car, chez elle, le désir de guerre reste aussi vivant que le désir de liberté chez l’Américain. L’accord entre les Alliés pour la contrôler et la surveiller est nécessaire jusqu’à ce qu’elle soit devenue une nation pacifique, c’est-à-dire pendant bien des générations.
Ce livre, composé pour empêcher les Alliés de retomber dans les illusions qui ont refait l’Allemagne de 1933, doit être lu de près. L’argumentation en est aussi forte que la conviction qui l’anime.