Goebbels, the Man Next to Hitler
C’est un livre qui mériterait une traduction française que celui dû à l’un des collaborateurs directs de Gœbbels au ministère de la Propagande allemande. Semmler, son auteur, confirme, ce que nous savions déjà, que, parmi les coadjuteurs du Führer, celui-ci fut le plus intelligent, le plus consistant, le plus redoutable. Il fut, heureusement pour nous, entravé dans son action néfaste par la haine de ses partenaires, notamment de Gœring et de Ribbentrop.
Le livre contient quelques révélations particulièrement suggestives dans l’histoire du nazisme : par exemple, le mémorandum rédigé par Gœbbels en septembre 1941 sur les avantages que présentait, à ses yeux, une entente avec la Russie, le fait que le Mufti de Jérusalem avait averti, au mois de septembre qui précéda le débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands de ces événements, considérables mais ignorés de Ribbentrop. Un autre mémorandum de Gœbbels est adressé à Hitler en 1944, insistant pour une entente à tout prix avec Staline en vue de la création d’un front commun contre les puissances occidentales.
L’ouvrage contient, aussi, quelques détails inédits sur le complot du 20 juillet 1944. Une des causes essentielles de son échec fut, d’après Semmler, la négligence commise par les conspirateurs de ne pas occuper les communications téléphoniques avec le quartier du Gouvernement de Berlin. À noter aussi l’exclamation d’Hitler immédiatement après l’explosion : « Mon beau pantalon, je l’avais mis hier ! »