Le siècle de Victoria
Jacques Chastenet avait déjà donné trois livres remarquables sur l’histoire d’Angleterre (Pitt, Wellington, Le Parlement d’Angleterre). Il étudie, cette fois, une période essentielle pour l’histoire de la nation amie, celle qu’a dominée pendant plus de cinquante ans de règne, une souveraine qui exprimait merveilleusement les tendances et aspirations profondes de son peuple. Cette Angleterre victorienne pourrait, à maints égards, être comparée à la France de Louis XIV, tant elle fut marquée de réussites de tout ordre, ne fussent que la naissance et l’extension d’un magnifique empire mondial.
Le livre de Jacques Chastenet n’est pas seulement l’œuvre profondément documentée d’un historien ; c’est aussi un ouvrage de haute qualité littéraire et psychologique. Autour de la figure centrale de la Reine, dessine avec finesse et, pour tout dire, affection, gravite toute la série des grands personnages de l’époque : le prince Albert, les ministres qui firent la prospérité de la Grande-Bretagne, au premier plan : « Dizzy » (Disraélii) et Gladstone.
C’est un tableau complet, admirablement équilibré dans sa richesse, et qui mériterait de rester classique.