Jeanne d’Arc
Le savant professeur Joseph Calmette, membre de l’Institut, si réputé pour ses profondes études sur le Moyen-Âge, n’a pas dédaigné de donner, dans une collection de grande vulgarisation, un nouvel ouvrage sur « Jeanne d’Arc ». Il avait d’ailleurs, dans une autre collection intitulée « Les Grandes figures », esquissé l’héroïque silhouette de Saint Louis. C’est dire qu’il voue aux deux personnages d’élite de notre histoire du Moyen-Âge, dont aucune autre nation ne présente l’analogue, un véritable culte.
Son récit est un modèle de clarté et paraît être une mise au point de vue définitive. Historien, Joseph Calmette ne recule pas, cependant, devant les problèmes du surnaturel qui se posent à tous moments de la vie de l’héroïne. Il reconnaît que l’intervention d’« En Haut » est historiquement indémontrable, mais qu’on ne saurait en faire abstraction dans une pareille vie. Ce qui importe à l’historien, c’est de comprendre, de saisir comment les choses se sont passées, quel a été l’enchaînement des faits. Joseph Calmette a su pénétrer dans les profondeurs de la conscience de Jeanne ; il a entendu les voix comme elle les a entendues. C’est dire dans quelle ambiance mystique et religieuse baigne la petite œuvre de ce parfait savant.