L’édition de la publication universellement connue dans la Marine de tous pays, le Brassey’s naval annual 1946, vient de paraître, il y a seulement quelques mois. Fidèles à leur goût de la tradition, les éditeurs se flattent d’avoir pu le publier en un jour sacré pour les Anglais, qui est celui du Trafalgal, le 21 octobre. L’amiral H.G. Thursfield tient cependant à souligner que la publication ne se borne pas à une description d’événements passés, mais qu’elle envisage, comme elle l’a toujours fait, de tirer des leçons du passé pour l’évolution de l’avenir.

En tout cas, elle souligne, une fois de plus, surtout à l’intention du public britannique, l’importance prédominante de la puissance navale dans le monde. Des leçons à déduire de la guerre, la principale est peut-être la primauté maritime que celle-ci a conférée à la Marine des États-Unis sans que, d’ailleurs – l’amiral Thursfield tient à le noter – elle constitue une menace pour la sécurité britannique.

Le Brassey’s contient d’intéressants articles originaux dont la plupart concernent des sujets relatifs à la guerre et à ses conséquences. Sir Archibald Hurd, critique réputé, traite de la restauration de la navigation marchande britannique ; le major Oliver Stewart, de la guerre aérienne en mer ; Volage de l’aviation dans la guerre navale ; l’Air Commodore L. MacLean de l’aéronautique navale dans la marine royale ; le Commander George Stitt des plans en vue d’une opération combinée. Plus purement statistiques sont des articles comme celui de M. Francis E. McMurtrie sur les marines étrangères, ou de M. G.H. Hurford sur les pertes navales dans la guerre. M. Henry Le Masson qui a succédé au commandant Vincent Bréchignac, comme directeur de la publication française « Les flottes de combat », donne, au chapitre VI, un aperçu documenté de l’état de la marine française après la guerre. Enfin, presque la moitié de l’ouvrage (p. 160 à 282) contient des références extrêmement précises sur les marines britannique et étrangères, sur les types de navires, une récapitulation des événements maritimes de 1945, des extraits des budgets de la marine de 1946. La dernière section est réservée aux plans et silhouettes ; ceux-ci sont établis avec la minutie qui a toujours caractérisé ce grand ouvrage britannique.