Allemagne-Europe
On sait la compétence de M. Ernest Pezet, député et vice-président de la Commission des Affaires étrangères, en matière de politique étrangère et plus particulièrement, de politique autrichienne. Il vient d’élargir son champ d’études par un nouveau livre consacré à la question allemande, « le problème le plus obscur, le plus compliqué, le plus vaste de toute l’histoire des temps modernes », comme le disait fort justement Constantin Frantz dès 1866. Ce livre est un excellent résumé des différentes faces de cette question difficile – les « Quatre Grands » en savent quelque chose.
M. Ernest Pezet passe en revue les différentes solutions relativement à la sécurité à l’est, au fédéralisme et à la reconstruction de l’Europe. Ce n’est pas un pur théoricien, il fait sienne la sage pensée du grand publiciste américain, M. Frank H. Simonds : « La durée d’un règlement d’après-guerre est directement conditionnée, non pas par sa justice inhérente, mais par les forces dont on dispose pour le maintenir. » Il n’est pas inspiré par la haine à l’égard de l’Allemagne ; il cherche au contraire à lui préparer, quand le moment sera venu, une rentrée dans la Société des Nations libres, mais à condition qu’elle soit désintoxiquée et rééduquée. La solution du problème allemand s’intègre, d’ailleurs, pour M. Pezet, dans celle plus générale du problème européen et dans la création d’une solidarité organisée de l’Europe.