La jeunesse de France s’est battue à Verdun, il y a un siècle, pour défendre non seulement le sol, mais aussi une certaine idée de notre pays. Aujourd’hui, cette unité créée par le champ de bataille n’est pas une vaine idée et peut encore contribuer à la cohésion nationale.
100 ans après, Verdun peut-il parler aux jeunes de France ?
100 years later, can Verdun talk to the youth in France?
It has been a century since the youth of France fought in Verdun, to defend not only the land, but also a definite idea of our country. Today, this unity created by the battlefield is not a vain idea and it could contribute once again to the national cohesion.
L’évocation de la bataille de Verdun renvoie dans la mémoire collective à l’Enfer sur terre, mais garde du sens pour notre société cent ans après l’événement. L’exemple du Poilu de 1916, communément désigné comme le vrai vainqueur de Verdun, peut encore parler à la jeunesse de 2016.
« Une cervelle est sur ma capote, je suis plein du sang des copains. Au fracas des obus se joignent les plaintes des agonisants. La neige tombe, il fait très froid. On se bâtit un abri avec les cadavres ». L’instantané d’un caporal du 208e régiment d’infanterie, au lendemain du déclenchement de l’offensive allemande voulue pour saigner l’armée française, convainc facilement que l’Enfer avait bien choisi Verdun en 1916. 300 jours, 30 millions d’obus, 15 000 tonnes de substances chimiques, pour combien de morts anonymes engloutis par la boue ? Ville emblématique de la Grande Guerre, symbole de l’atrocité des combats des temps modernes, icône de la souffrance humaine portée à son paroxysme, Verdun n’est pas seulement le temple du Poilu et la légende d’une génération, Verdun est devenu un mythe pour la Nation française tout entière. La France a survécu à une grande boucherie.
Cent ans après, la mémoire du sang et des râles d’une génération de mutilés et de suppliciés peut-elle encore parler aux jeunes de France ? À Verdun, engagés et mobilisés ont obéi à des chefs aujourd’hui accusés d’improvisation et de mépris pour la vie du soldat ; ils ont supporté un déluge de feu pour défendre quelques mètres carrés de terre lorraine, parce qu’il fallait depuis 1914, par volonté politique et sur ordre du maréchal Joffre, « coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer » : est-ce audible en 2016 ?
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