Le conflit israélo-palestinien semble dans une impasse malgré les initiatives européennes et en particulier françaises. Le blocage est total et l’intransigeance israélienne ne facilite pas la reprise d’un dialogue pourtant nécessaire, au risque d’une nouvelle Intifada meurtrière.
Vers un réveil européen face au conflit israélo-palestinien ?
Toward a European Awakening Facing the Israeli-Palestinian Conflict?
The Israeli-Palestinian conflict seems to be at an impasse, despite European initiatives, particularly those of France. This blockage is complete, and the inflexibility of Israel does not facilitate a resumption of conversation, however necessary, with the risk of a new and deadly intifada.
Assiste-t-on à un tardif réveil de la diplomatie européenne face au conflit israélo-palestinien ? La longue litanie d’échecs qui se sont succédé sur ce dossier depuis un quart de siècle incite à la circonspection, si ce n’est au scepticisme. Mais enfin, l’initiative annoncée fin janvier 2016 par Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères (1) – notamment parce qu’elle intervient en miroir d’une vacuité de la diplomatie américaine – a le mérite de rappeler à la communauté internationale que la guerre contre l’État islamique et Al-Qaïda n’est pas la seule à obérer l’avenir du Proche-Orient.
La France donne un coup de pied dans la fourmilière en se proposant d’organiser une conférence internationale chargée du très ambitieux objectif de trouver une solution à cet inextricable conflit, mais elle ne s’arrête pas là : elle assortit cette perspective d’une menace à peine voilée : en cas d’échec, elle reconnaîtra unilatéralement l’État de Palestine. Paris veut réunir les deux protagonistes, Israéliens et Palestiniens, mais aussi les autres parties traditionnellement associées à ce que l’on n’ose plus qualifier de « processus de paix », les Américains, les Européens, les Nations unies et les pays de la Ligue arabe.
Pour quoi faire ? Tenter de sauver la solution de deux États vivant côte à côte. Est-il encore temps ? Rien n’est moins sûr, à en juger par les profondes transformations territoriales qui ont été opérées sur le terrain par la politique de colonisation systématiquement menée par Israël, en violation de multiples résolutions des Nations unies. L’idée d’une conférence internationale n’est pas nouvelle et c’est là son principal handicap : Washington a fait part, dans le passé, de son peu d’enthousiasme pour une telle initiative.
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