Israël privilégie avant tout sa sécurité, mettant en arrière-plan la résolution du conflit avec les Palestiniens. L’absence de progrès réel traduit un durcissement sécuritaire dont les conséquences sont inquiétantes et n’incitent pas à l’optimisme, tant les positions semblent de part et d’autre s’être radicalisées.
Du sionisme originel à l’impossible État palestinien : la radicalisation politique et sécuritaire d’Israël
From Original Zionism to the Impossible Palestinian State: Political Radicalization and the Security of Israel
Israel, privileging its security before everything else, relegates the resolution of conflict with Palestinians to the background. The absence of real progress translates to an intensification of security whose consequences are worrying and do not encourage optimism, as the positions of both sides seem to be radicalized.
Barack Obama déclarait en juillet 2014 dans le quotidien israélien Haaretz : « Les budgets sont serrés à Washington, mais notre engagement envers la sécurité d’Israël demeure à toute épreuve. Les États-Unis se sont engagés à fournir plus de 3 milliards de dollars chaque année pour aider à financer la sécurité d’Israël jusqu’en 2018 » (1).
Près d’un an et demi plus tard, Barack Obama renforçait encore plus l’accord de coopération sécuritaire qui unit les États-Unis à Israël, mais avouait dans le même temps le 10 novembre 2015, qu’il jetait l’éponge, et qu’il n’y aura désormais aucune relance possible des négociations israélo-palestiniennes avant 2017. Ce sera donc le rôle de son successeur, républicain ou démocrate. Aujourd’hui la situation est plus bloquée que jamais, avec un gouvernement israélien qui n’a jamais été aussi à droite et à l’extrême-droite, aussi nationaliste et religieux, et une représentation palestinienne divisée entre Hamas et Autorité palestinienne qui se cherche un successeur compétent et constructif.
L’opération inédite de renforcement sécuritaire de l’État hébreu, décuplé depuis les révoltes arabes et qui plus est, depuis l’accord sur le nucléaire iranien entre Téhéran et la communauté internationale, n’est que l’aboutissement d’un long processus historique de colonisation des territoires palestiniens, à des fins politiques et économiques, puis religieuses et sécuritaires, qui semble aujourd’hui irréversible. Il y a près de 450 000 colons en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est. Personne ne parvient à faire plier le gouvernement israélien, quel qu’il soit, sur cette question, et devant la montée des dangers régionaux, État islamique en tête et changement d’alliance pour le Hamas qui se rapproche des pays du Golfe depuis qu’il est délaissé par l’Égypte, l’Administration américaine a pourtant renoncé à tout espoir, tout en assurant à Israël un budget à la hausse pour sa sécurité. Or, tout le monde le sait, le meilleur outil de sécurité pour Israël serait politiquement, démographiquement, et économiquement, assurément la coexistence à ses côtés d’un État palestinien viable, continu et contigu.
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