La France dispose d’une panoplie complète permettant la projection de forces dans des conditions de réactivité impressionnantes. Cependant, malgré les efforts conduits, il existe des fragilités capacitaires qui pourraient conduire à de véritables ruptures affaiblissant dès lors l’aptitude des forces à conduire leurs missions.
Les capacités de projection françaises : quelques exemples
The Capacity of French Power Projection: Some Examples
France has a complete arsenal at its disposal permitting power projection in conditions of substantial reactivity. However, despite efforts conducted, there exist weaknesses of capacity that could lead to veritable and attenuating ruptures, consequently weakening the aptitude of forces to drive their missions.
Depuis le milieu des années 1970, la France a été engagée dans des théâtres d’opérations extérieurs sans aucune interruption avec des engagements de tout type allant de l’action humanitaire et sanitaire dans un cadre sécuritaire maîtrisé jusqu’aux opérations actuelles où l’ouverture du feu est quasi quotidienne face à un ennemi prêt à en découdre. La capacité de projection actuelle est la résultante d’une expérience sans égale en Europe hormis les Britanniques et peut ainsi capitaliser sur des savoir-faire individuels et collectifs nombreux impliquant toutes les armées, directions et services. Aujourd’hui, nos forces sont déployées sur tous les continents et répondent ainsi aux objectifs politiques décidés par le chef de l’État et le gouvernement.
Toutefois, il faut souligner ici une dimension essentielle qui est censée définir les missions à assumer, à savoir le contrat opérationnel défini par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013 et validé par la Loi de programmation 2014-2019 réactualisée. Ces contrats déterminent le volume de forces projetables et donc les moyens nécessaires pour le faire. Avec un constat, ce sont davantage des considérations budgétaires qui ont conduit aux choix faits dont les limitations n’ont cessé d’être soulignées tant par les militaires que par les commissions parlementaires, notamment.
De ce fait, l’agrégat des outils est assez complexe à établir, entre ceux qui ressortent du stratégique comme les avions A400M ou les bâtiments de projection et de commandement (BPC) et le camion-citerne blindé du Service des essences des armées (SEA) au niveau tactique. Ces exemples montrent en effet que la première vertu du système français reste sa cohérence, malgré le recours fréquent au « système D » pour la conserver en dépit des réductions draconiennes du format de nos armées et qui touchent particulièrement toute la chaîne logistique.
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