L’emploi des forces spéciales (FS) répond à des objectifs souvent politiques et oblige à disposer de capacités de projection importantes dans un contexte tactique souvent périlleux. La difficulté est que l’action des FS ne peut rarement suffire à résoudre des crises qui s’inscrivent généralement dans la durée.
Actions spéciales et projection de forces
Special Actions and Power Projection
The employment of the special forces (SF) responds to objectives that are often political and necessitate the disposal of capacities of projection that are important in a tactical, and often perilous, context. The difficulty lies in the fact that the action of the SF can only rarely suffice to resolve crises that are generally maintained over time.
Engager des unités spéciales dans un théâtre d’opérations implique de pouvoir compter, sans contrainte, sur des capacités de projection optimisées. Mais, pour autant, les victoires décisives demeurent improbables.
Depuis le début des années 2000, l’outil « Forces spéciales » (FS) s’est érigé au fur et à mesure en atout princier, au point même de se substituer, dans certains cas, à des forces conventionnelles. Mais pour être des plus efficaces, le « potentiel spécial » est tributaire des capacités de projection combinant célérité, autonomie et discrétion. La réactivité au profit d’une force de frappe d’excellence permet de porter des coups sévères à un adversaire polymorphe. Le tout dans une logique de « petite guerre » ou guerre irrégulière. Nous n’insisterons pas ici sur tout le panel de compétences des FS (1), mais seulement sur les missions strictement offensives.
Un contexte géostratégique propice aux actions « hit and run »
Le monde bipolaire, affiché comme tel durant ladite « guerre froide », a laissé place à une multipolarité empreinte d’une diversification des rapports de force. Mais, au-delà de la pérennité du jeu des grandes puissances, ces rapports de force se sont complexifiés avec l’affirmation du fondamentalisme musulman propice à toutes les dérives. Celui-ci se traduit par un djihadisme intercontinental devenu particulièrement intense, dans le sillage des « révolutions arabes » amorcées en 2011.
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