La Corée du Sud, bien que très dépendante des États-Unis, s’est engagée dans le développement d’une industrie de défense nationale bénéficiant ainsi des retombées technologiques induites. Séoul cherche à consolider sa place, tout en restant conscient du besoin du soutien de Washington.
Industrie de défense sud-coréenne : croissance et dépendance
Industry of South Korean Defense: Development and Dependance
South Korea, even though it is very dependent on the United States, is engaged in the development of a national defense industry, thus benefitting induites waning technologies. Seoul seeks to consolidate its place, all while remaining conscious of the need for Washington’s support.
La Corée du Sud, 13e PIB mondial en 2014 avec 1 410 milliards de dollars (1), est devenue l’une des économies les plus importantes du monde et ses entreprises sont très présentes sur de nombreux marchés mondiaux. Cette tendance se vérifie aussi dans le domaine de l’industrie de défense, secteur-clé dans un pays qui, face à une menace militaire nord-coréenne constante, a la volonté de conserver une avance technologique conséquente.
À l’origine
La marche de la Corée du Sud vers une industrie de défense relativement indépendante et puissante a véritablement débuté dans les années 1970. La création, en 1971, de l’Agency for Defense Development (ADD) avec pour objectif de favoriser la recherche et le développement dans le domaine de la défense est un marqueur fort. Une politique étatique volontariste force alors les chaebols (2) à se lancer dans la production de matériel militaire (3). Avec les années 1980, vient le temps du reverse-engineering et des productions en joint-venture comme pour l’hélicoptère américain Hugues MD500. La Corée du Sud réussit ainsi, en un temps extrêmement court, à disposer d’une base industrielle et technologique de défense (BITD) capable de répondre à ses besoins de base en armement. Les exportations de matériels militaires restent cependant très limitées.
Face à ce constat, dans les années 1990, l’État soutient un effort important dans le domaine de la R&D qui permet d’aboutir à des programmes phares produits en Corée du Sud et avec une part importante de technologie nationale, tels que le char de bataille K-2 ou l’avion d’entraînement T-50. La BITD sud-coréenne se réorganise en profondeur. Le groupe Daewoo est par exemple divisé en trois entités distinctes et Korea Aerospace Industry (KAI) naît en 1999 du rapprochement des branches aéronautiques de Daewoo, Hyundai et Samsung. Enfin, les liens avec des groupes étrangers s’intensifient avec, comme exemple, la création de Samsung Thales en 2000.
Il reste 88 % de l'article à lire
Plan de l'article