L’École polytechnique est un grand atout pour le pays : la qualité de son corps professoral et de sa recherche, l’enseignement pluridisciplinaire de très haut niveau qui y est dispensé, l’excellence de ses élèves et leurs réussites professionnelles souvent remarquables – le tiers des dirigeants du CAC40 est issu de l’X – en font la figure de proue du système des grandes écoles d’ingénieurs en France. L’X présente en outre plusieurs spécificités, telles son statut militaire et son action essentielle de recrutement et de formation au profit des grands corps techniques de l’État. Ces singularités séculaires ne doivent cependant pas occulter l’environnement en mutation rapide dans lequel évolue l’X : il y a bien sûr la formidable opportunité que représente la constitution d’un grand cluster scientifique à Saclay, mais aussi les défis lancés à l’École polytechnique par ses concurrents internationaux – Stanford, Massachusetts Institute of Technology (MIT), École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL)… – dans un marché de l’enseignement supérieur aujourd’hui totalement mondialisé.

C’est dans ce contexte que fin 2014, le Premier ministre et le ministre de la Défense ont souhaité mettre en perspective la stratégie de l’École polytechnique, en confiant une mission d’analyse à Bernard Attali, ancien PDG d’Air France. Pendant six mois, une très large consultation a été menée, associant employeurs publics et privés des X, directeurs de grandes écoles et d’universités – y compris à l’international – et de nombreuses personnalités qualifiées. Cette réflexion, menée en totale indépendance, a donné lieu à un rapport, « L’X dans une nouvelle dimension », remis au gouvernement au mois de juin 2015, dans lequel l’ensemble des axes stratégiques de l’École polytechnique a fait l’objet de recommandations précises.

Le nouveau plan stratégique pour l’X

Le ministre de la Défense a indiqué publiquement le 6 juin qu’il partageait la plupart des recommandations formulées dans le rapport, et a souhaité y donner suite : il a donc confié à son directeur de cabinet le pilotage d’un comité interministériel qui, avec l’appui de plusieurs groupes de travail, a débattu et chiffré l’ensemble des recommandations du rapport Attali. Cet exercice s’est achevé par la présentation des nouvelles orientations stratégiques pour l’X, le 15 décembre à Palaiseau, par le ministre de la Défense, accompagné du ministre de l’Économie et du secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche.