L'avenir de l'arme blindée
La fin d’un conflit amène généralement une pause plus ou moins longue dans l’évolution des armements : les recherches scientifiques, les industries orientent naturellement leur activité vers des buts productifs ou humanitaires ; les nations victorieuses hésitent à engager de lourdes dépenses pour modifier ou remplacer des matériels qui ont fait leurs preuves dans un passé récent. D’autant plus qu’un nouveau conflit apparaissant impossible ou au moins très lointain (c’était le mythe des années qui ont suivi la première guerre mondiale), les nouveaux armements risqueraient d’être périmés à leur tour avant d’avoir été utilisés.
Telle ne semble pas être la situation actuelle à la fin de la deuxième guerre mondiale. En fin de conflit sont apparues des possibilités nouvelles qui n’ont pas encore atteint leur plein développement : charges creuses, charges plates, propulsion des projectiles par fusée, propulsion des avions par réaction, détection et guidage électro-magnétique, autoguidage, utilisation des infra-rouges pour l’autoguidage ou le repérage, utilisation des rayons infra-rouges ou de la lumière polarisée pour le combat de nuit, utilisation de l’énergie atomique…, etc… etc…
Les grandes puissances travaillent avec acharnement à mettre au point les applications les plus efficaces de ces moyens et aussi à en rechercher d’autres. La paix n’amène donc pas l’arrêt ou le ralentissement de l’évolution des armements. Il est impossible de prévoir à longue échéance quelles révolutions pratiques produiront les perfectionnements et les découvertes à venir dans l’armement, les formes de la guerre, la structure des armées. D’ailleurs toute arme nouvelle suscite généralement la parade correspondante et sera plus ou moins neutralisée si la « surprise » causée par son apparition ne peut être exploitée en temps utile de façon décisive (le char, les gaz en 1914-1918).
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