L’Irba, implanté à Brétigny, est l’acteur majeur de la recherche biomédicale de défense. Sa montée en puissance, depuis 2008, et confirmée dans le modèle SSA 2020, lui confère des responsabilités majeures et des expertises de très haut niveau dans des domaines spécifiques liés à l’environnement opérationnel de nos forces.
L’Irba : un Institut pour la recherche biomédicale de défense
The IRBA: An Institute for Biomedical Research of Defense
The IRBA (Institut de Recherche Biomédicale des Armées, Institute of Biomedical Research of the Armed Forces), established in Brétigny, is the major player in the biomedical research of defense. Its rise in power since 2008, confirmed in the model SSA 2020, bestows it with major responsibilities and expertise of a very high level in specific domains tied to the operational environment of our forces.
La recherche biomédicale de défense a pour mission de répondre aux questions toujours plus prégnantes posées par le coût humain des opérations militaires. Cette expression est récente, puisqu’elle n’apparaît pas dans une revue très complète sur les relations entre la science et la guerre (1) qui a fait suite aux attentats du 11 septembre 2001 et qui pourtant évoquait clairement l’intégration des sciences biologiques et médicales dans les systèmes de défense. Elle recouvre pourtant une réalité ancienne et plus que jamais prise en compte par le ministère de la Défense, en témoigne l’actuelle montée en puissance de l’Institut de recherche biomédicale des armées (Irba), inauguré le 18 février 2016.
La recherche biomédicale de défense est ancienne
De tout temps, les drames humains individuels et collectifs liés aux conflits armés n’ont cessé de faire l’objet de recherches visant à les minimiser. Ambroise Paré (1510-1590), qui révolutionna la prise en charge des blessures provoquées par les armes, illustre cette quête. Dominique-Jean Larrey (1788-1842), chirurgien en chef de la Grande Armée, est considéré comme le père de la médecine d’urgence pour avoir créé les ambulances chirurgicales mobiles. Il faut sauver la vie, mais aussi aider les blessés à mieux supporter les séquelles des blessures infligées par les armes. Les laboratoires de l’hôpital du Val-de-Grâce deviennent fameux lors de la Première Guerre mondiale pour les avancées dans la prise en charge des « gueules cassées ». Au même moment, les travaux de Pasteur permettent de franchir une étape majeure dans le contrôle du risque infectieux des armées en campagne. Ainsi, le médecin général inspecteur Hyacinthe Vincent (1862-1950) reçut en 1919 la médaille militaire suite à son action décisive pour la victoire en imposant dès 1914 la vaccination contre les fièvres typhoïdes.
Après la Seconde Guerre mondiale, la recherche médico-chirurgicale au profit des forces contribue significativement aux avancées de la médecine d’urgence, en particulier dans le domaine de la transfusion sanguine et de la réanimation d’urgence dans laquelle s’illustre Henri Laborit. Ce sera surtout avec la guerre froide, et dans le domaine de la prévention des risques liés aux environnements extrêmes, que les efforts de recherche se porteront dans deux domaines : l’aéronautique et le monde subaquatique. En effet, les progrès techniques permettent de concevoir des engins qui exposent le sujet humain à des accélérations, à des altitudes ou à des pressions telles que la vie peut rapidement être menacée. Les mécanismes physiopathologiques comme les moyens de s’en prévenir sont mal connus. Ils justifient la création de centres spécialisés en médecine aérospatiale ou subaquatique comme le Centre d’étude et de recherches biophysiologiques appliquées à la Marine (Cerbam) de Toulon qui détiendra longtemps, en collaboration avec la Compagnie maritime d’expertises (Comex), le record de plongée profonde.
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