En avril dernier, cinq EOA (élèves-officiers d'active) féminins de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, accompagnées d’une blessée de guerre, ont entrepris l’ascension du Kilimandjaro. À travers cette expédition, s’exprime l’engagement de la communauté militaire pour soutenir concrètement les hommes et les femmes militaires blessés en opération.
Le défi des Saint-Cyriennes sur le toit de l’Afrique
The Challenge of Saint-Cyriennes on the Roof of Africa
Last April, five female EOAs from the special military school of Saint-Cyr (l’École spéciale militaire de Saint-Cyr), accompanying a soldier wounded in battle, undertook the ascension of Kilimanjaro. This expedition expressed the engagement of the military community to concretely support military men and women wounded in operation.
Cinq élèves-officiers féminins de la promotion de Saint-Cyr « chef d’escadrons de Neuchèze » (2014-2017) ont effectué l’ascension du Kilimandjaro du 3 au 8 avril 2016. Dans leur aventure époustouflante, ces jeunes femmes au cœur énorme accompagnaient Cécile T., caporal au 7e bataillon de chasseurs alpins et gravement blessée en Afghanistan en 2011. Au-delà des qualités physiques qu’exige la réalisation d’un tel défi, l’accomplissement de ce projet a surtout mis en lumière une vertu cardinale qui fait la force de l’institution militaire : la solidarité envers les membres d’une même communauté, particulièrement envers ceux qui ont été meurtris dans leur chair lors d’une mission de combat. Cet hymne à la générosité, orchestré par des Saint-Cyriennes âgées de 21 à 23 ans, est une initiative novatrice qui s’inscrit dans le cadre du programme de reconstruction des blessés de guerre par le sport. Ce dessein ambitieux a déjà obtenu des résultats encourageants grâce à l’action de la Cellule d’aide aux blessés de l’Armée de terre (Cabat).
Le projet
« Nous nous sommes accordées à chercher à relever un défi en soutien des blessés de guerre qui, à notre sens, sont trop souvent oubliés, quand ils ou elles traversent de longues et difficiles épreuves, tant moralement que physiquement. De plus, équipe féminine, nous voulions également être accompagnées d’une blessée de guerre afin de porter ensemble l’image de notre Armé de terre, une de nos institutions où les femmes ont toute leur place ! ». Ce message fort exprimé dans Le Casoar (avril 2016) par Aurore (chef du projet), Bénédicte (responsable communication), Maëlle, Quitterie et Claire, les élèves-officiers du 2e bataillon de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, résume bien l’objectif du projet de montée vers le plus haut sommet de l’Afrique (5 895 mètres).
Accompagnée par des guides tanzaniens de l’agence Congema Safari qui a fourni le soutien à l’expédition (matériel, nourriture, cuisiniers, porteurs) et Zoé, la photographe officielle, l’équipe féminine a parcouru l’itinéraire de 62 kilomètres avec une dénivelée de 5 000 mètres en sept jours. Le chemin emprunté était celui de la voie Machame, appelée aussi « whisky route », un circuit bien connu des randonneurs expérimentés en quête de dépaysement et d’émotions fortes. L’exercice audacieux est d’ailleurs pratiqué par chaque élève-officier tanzanien qui doit faire l’ascension du Kilimandjaro avant de devenir officier. Il nécessite une très bonne condition physique et une adaptation à l’effort en haute montagne. Des accidents de parcours témoignent parfois des grosses difficultés dues à l’altitude que peuvent rencontrer les marcheurs partis à la conquête du toit de l’Afrique. Un Parisien, Christophe L., est ainsi décédé d’une embolie pulmonaire le 13 juin 2014 lors du retour au camp de base situé à 4 700 mètres avec un groupe encadré par un tour-opérateur français (1). Effectuée par un temps « digne de Coëtquidan », l’expédition a fait l’objet d’un journal de bord que les Saint-Cyriennes ont publié sur un blog.
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