2% du PIB dédié à la défense est un objectif désormais partagé. Maintenant, il convient de réfléchir avec réalisme, pragmatisme et efficacité sur les modalités d’exécution et de définir les bonnes priorités en consolidant les choix qui ont déjà été faits et qui répondent aux besoins opérationnels.
2 % du PIB au profit de la défense : pour quoi faire ?
2% of GDP for the benefit of defense: to do what?
Dedicating 2% of GDP to defense is a shared objective from now on. Nowadays, it is agreed to think realistically, practically and efficiently in terms of execution and to define the priorities while consolidating the choices we have already made and responding to operational needs.
L’objectif de 2 % étant à présent partagé, reste à en expliciter les modalités de mise en œuvre et la finalité concrète. Bref, à concrétiser cet objectif.
Le redressement de l’effort de défense est la conséquence de l’évolution des menaces
Renforcer la trajectoire budgétaire suppose d’abord de s’entendre sur les principales caractéristiques du contexte stratégique. Rappelons son évolution depuis le printemps 2014. Elle a dramatiquement changé les paramètres de l’équation de la loi de programmation militaire (LPM) alors qu’elle venait d’être adoptée en décembre 2013. L’annexion de la Crimée par la Russie (en mars) puis la prise de Mossoul (en juin) par l’organisation autoproclamée « État islamique », ont illustré et rendu plus perceptible la menace déjà décrite dans le Livre blanc de 2013. Puis les attentats de Paris en janvier et novembre 2015, et le déclenchement de l’opération Sentinelle, ont contraint les parlementaires à voter une actualisation de la LPM, événement inédit qui témoigne d’une évidence que chacun a bien comprise : le lent déclin du budget de la défense depuis cinquante ans, après sa stabilisation en 2013, est désormais terminé. Une nouvelle phase commence, caractérisée par une augmentation de l’effort de défense, dans un contexte de finances publiques qui restent dégradées, quoique relativement assainies du fait des efforts de ces dernières années et de taux d’intérêt historiquement bas.
Mais, si tout le monde comprend que le monde est moins stable et plus dangereux qu’il y a dix ou vingt ans, la perception de cette double menace, terroriste et étatique, n’est pas uniforme en Europe. Pour ceux qui n’ont pas connu d’attentat sur leur sol, mais qui partagent une frontière avec la Russie, la menace russe constitue un danger beaucoup plus actuel. Pour les pays plus éloignés, la force de la Russie fait finalement moins peur que la faiblesse (et donc les provocations) du régime actuel et surtout, l’urgence réside dans la menace bien réelle du terrorisme islamiste, conséquence imprévue des révolutions du « Printemps arabe » et de l’aventurisme néoconservateur.
Il reste 86 % de l'article à lire
Plan de l'article