La situation politique et sociale en Ukraine reste très compliquée et fragile, tant les antagonismes et les rivalités entre les acteurs sont importants. Les risques de dérapage sont réels, d’autant plus que le conflit avec la Russie est loin d’être résolu avec l’épineuse question du Donbass.
Le calme avant la tempête ? Les évolutions politiques et sociales en Ukraine
Calm Before the Storm? Political and Social Change in Ukraine
The political and social situation in Ukraine remains complex and delicate because of the considerable level of antagonism and rivalry between the many players. There is a real risk of things getting out of control, especially since the conflict with Russia, and the difficult question of the Donbass in particular, is far from being resolved.
Alors que la guerre dans le Donbass s’enlise vers un « gel » progressif, la situation politique et sociale en Ukraine est aujourd’hui entrée dans une période de transition et de recomposition. En effet, des déstabilisations politiques d’ampleur et des mécontentements populaires de masse ne sont pour l’instant pas à prévoir, du moins dans un futur proche. Malgré tout, les évolutions de plus long terme ne sont pour autant pas encourageantes. Il est dès lors important d’appréhender les facteurs de déstabilisation potentiels concernant la politique intérieure en Ukraine.
Le risque d’élections parlementaires anticipées
Si tout le monde au sein de la Rada (Parlement ukrainien) s’accorde sur le fait que les équilibres parlementaires datant des élections de 2014 ne représentent plus les découpages politiques actuels, personne ne souhaite pour autant organiser des élections parlementaires anticipées. En effet, l’introduction d’une nouvelle forme de pluralisme politique au sein de la Rada empêcherait la création d’une majorité claire entre les factions politiques et risquerait par conséquent de rendre le Parlement ingouvernable, retardant d’autant les réformes.
En cas d’élections, la fragile coalition bicéphale du Bloc de Poroshenko (BoP) et du Front populaire de l’ancien Premier ministre Arseniy Iatseniouk volerait en éclats. Le BoP remporterait probablement moins de sièges qu’à l’heure actuelle (143 sièges) et le Front populaire – qui a perdu toute popularité – risquerait bel et bien de disparaître de la Rada et ainsi perdre ses 81 sièges, étant incapable de franchir le seuil des 5 % pour assurer une représentation à la Rada. Aussi, l’opposition parlementaire de facto (Samopomish et Parti radical) et l’opposition de jure (Bloc d’opposition, Renaissance et Volya) n’auraient pas la certitude d’obtenir des gains politiques clairs à l’issue d’un scrutin anticipé. Il s’agit donc d’un pari risqué pour toutes les formations politiques.
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