La Marine est un acteur majeur de notre défense ; chaque jour, l’éventail des activités conduites – de la dissuasion à la protection de nos espaces maritimes – démontre le retour du rapport de force entre puissances, entités terroristes et autres acteurs. Plus que jamais, les capacités navales françaises constitue un atout de sécurité qu’il convient d’accroître sans tarder.
30 jours en mer
30 Days on the Sea
The Navy is a major actor of our defense; every day, the range of conducted activities—from dissuasion to protection of our maritime spaces—demonstrates the return of balance of power between powers, terrorist entities and other actors. More than ever, the French naval capacities constitute an asset of security that should be improved without delay.
La Marine nationale connaît depuis plusieurs années un niveau d’engagement exceptionnel sur un très large spectre de missions, qui concourent toutes à la protection des Français. En moyenne, 35 bâtiments de combat et 5 000 marins se relaient nuit et jour sur toutes les mers du globe ; 3 000 marins sont par ailleurs impliqués dans la défense maritime du territoire le long de notre littoral et dans nos approches. Mais au fond, quoi de commun entre la lutte contre le trafic de drogues et la dissuasion nucléaire ?
Cette continuité des missions, cette unité d’action est un marquant puissant de la Marine nationale. Nos gouvernements successifs ont pris le parti, durant deux décennies d’arbitrages budgétaires extrêmement contraints, de conserver coûte que coûte un modèle à large spectre. Ce choix n’allait pas de soi, comme on peut l’observer chez nos voisins. Il comportait des risques, dont certains se sont réalisés. Pourtant, j’en suis persuadé, à l’heure où l’on assiste, partout dans le monde et particulièrement en mer, à une remontée de la violence et des rapports de force, nous avons eu raison. Pour s’en convaincre, il suffit de passer en revue ce qu’ont fait nos marins au cours du mois de novembre 2016, au service de notre pays et de nos concitoyens.
Dans la nuit du 17 au 18 novembre 2016, la frégate de surveillance Germinal, basée en Martinique, patrouille en mer des Caraïbes. Elle a rejoint une coalition internationale de lutte contre le trafic de stupéfiants, à laquelle contribuent également Américains, Britanniques et Néerlandais, en étroite coopération avec un organisme inter-administrations basé à Fort-de-France, l’antenne Caraïbe de l’Office central pour la répression du trafic international de stupéfiants (OCRTIS), regroupant douaniers, policiers et gendarmes. À 110 milles nautiques des côtes colombiennes, le Germinal détecte un Go Fast, ces embarcations très rapides que les trafiquants utilisent pour transporter la cocaïne vers les îles des Petites Antilles (1).
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