Le territoire national est redevenu une priorité opérationnelle suite aux attentats de 2015. L’Armée de terre, massivement engagée avec l’opération Sentinelle, a créé le COMTN, installé à l’École militaire dans le cadre de sa nouvelle organisation « Au contact » afin de répondre aux défis de sécurité posés par le terrorisme.
Commandement Terre pour le territoire national
Land Command for the National Territory
The national territory has become again an operational priority following the attacks of 2015. The Land Army, largely engaged with Operation Sentinelle, created by the COMTN, was installed in the Ecole Militaire (Military School) in the frame of its new organization “Au contact” to respond to security challenges posed by terrorism.
Créé le 1er juin 2016, le commandement Terre pour le territoire national (COMTN) est le nouveau venu dans un paysage de l’Armée de terre profondément remanié par le modèle « Au contact ». Installé au cœur de Paris, au sein de l’École militaire, cet état-major reflète à la fois l’adaptation rapide à un contexte sécuritaire profondément transformé par les attentats de l’année 2015 et la nécessaire mise en cohérence d’une armée placée en première ligne en matière d’engagement dans le milieu terrestre, au contact de la population. Si le territoire national n’est pas une nouveauté pour l’Armée de terre qui avait l’habitude d’y agir quotidiennement, c’est en revanche un changement radical d’échelle en termes d’unités déployées. Le retour d’une menace terroriste frappant sur notre sol a imposé un recentrage stratégique sur des problématiques qui n’étaient pas les priorités d’une armée avant tout conçue depuis 1996 comme une force expéditionnaire.
Structure originale et complètement nouvelle, le COMTN doit s’attacher à penser cette équation complexe du rôle exact des armées dans le milieu terrestre, en métropole et outre-mer. Son existence symbolise une ambition de l’Armée de terre sur laquelle il ne faut pas se méprendre : il s’agit de faire effort sur les réflexions autour de cet engagement, ses conditions, le degré d’implication qu’il suppose et les adaptations qu’il nécessite. « Prendre sa place, toute sa place, mais rien que sa place sur le territoire national » est une formule qui résume bien l’approche de l’Armée de terre. Sa simplicité masque toutefois une redoutable difficulté : où faut-il placer le curseur et comment optimiser un tel engagement dans un champ dont la responsabilité première relève avant tout d’un autre ministère ? C’est bien pour contribuer à répondre à cette question que le COMTN a été créé.
Pour appréhender correctement cette structure, il faut d’abord prendre en considération un contexte national en pleine mutation et replacer l’action terrestre dans le cadre plus général du dispositif de défense et de sécurité de l’État. Cette mise en perspective met en lumière les paramètres fondamentaux de l’engagement et constitue une première approche pour penser le juste niveau d’implication à rechercher pour l’Armée de terre. C’est bien l’analyse de la menace, anticipée dès l’année 2014, qui a conduit à la création du COMTN. Les nombreux travaux interministériels menés durant l’hiver 2015-2016 ont précisé le périmètre et facilité la définition du mandat confié à cet état-major. L’organisation de ce dernier est donc logiquement le reflet de la mission reçue. Elle doit permettre de prendre en compte les différents chantiers liés à l’engagement actuel de l’Armée de terre sur le TN, dans des perspectives allant du très court au long terme.
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