Maritime strategy–The attack of submarine in the geopolitics of South East Asia
Stratégie maritime - Le sous-marin d’attaque dans la géopolitique d’Asie du Sud-Est
La mer de Chine méridionale est devenue la zone maritime où règne le plus au monde la contestation. Hautement dépendants de la mer pour leur négoce, les États riverains ont actualisé leurs doctrines de défense navale et multiplié les dépenses militaires. Face à la montée de l’hégémonisme naval chinois, à la stratégie américaine de rééquilibrage vers le Pacifique qui y répond et aux tensions toujours fortes entre voisins, les marines régionales ont trouvé avec le sous-marin d’attaque une forme de dissuasion appropriée.
Quelques données chiffrées
L’ancien Premier ministre australien Kevin Rudd n’hésitait pas à comparer en 2013 la situation en mer de Chine méridionale à celle des Balkans un siècle auparavant. Cette « Méditerranée asiatique » fait partie des eaux les plus fréquentées du monde : 58 % du commerce international, dont 900 millions de tonnes d’hydrocarbures et de produits raffinés, transitent en moyenne chaque année par les détroits de Malacca, de la Sonde et de Lombok (1). Cette mer serait devenue « une poudrière sur l’eau » (2) du fait de l’exacerbation des nationalismes et des achats massifs d’armement. Les dépenses militaires en Asie du Sud-Est ont augmenté de 64 % entre 2005 et 2015, atteignant 42,2 milliards de dollars (3). En 2015 toujours, 46 % des ventes mondiales d’armement ont été réalisées vers cette zone. Néanmoins, l’image que donne la région ne reflète pas la diversité des situations nationales : les efforts budgétaires entre pays sont en fait très variables. Si le Vietnam et l’Indonésie augmentent leurs dépenses respectives de 148 % et 154 % entre 2005 et 2015, Singapour et la Malaisie les stabilisent quant à eux.
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