La sécurité est une priorité absolue. Un changement de politique s’impose avec un vrai sursaut pour redonner à nos armées les moyens d’agir en retrouvant une totale autonomie stratégique. La priorité reste la lutte contre le terrorisme islamiste et nécessite de renforcer nos forces quantitativement et qualitativement.
Ensuring the Day-to-Day Security of our Compatriots and our Territories
Security is an absolute priority. A change of policy is needed—a shake-up that will give our armed forces the means to act while regaining total strategic autonomy. The priority remains the struggle against Islamic terrorism, which requires both quantitative and qualitative improvement in our forces.
Dans ce monde de plus en plus incertain, où les risques d’affrontements interétatiques – avec le renforcement des États puissance – se multiplient et où la menace du terrorisme islamiste s’affirme chaque jour davantage, j’estime que nous devons plus que jamais garder notre liberté d’action, pour assurer la protection de nos intérêts et la sécurité de nos concitoyens.
Nous devons d’abord disposer d’une capacité d’appréciation de situation pour permettre à notre pays de garder son autonomie stratégique et sa liberté de décision : un effort majeur en faveur du renseignement spatial et humain sera fait.
Il est également fondamental de maintenir une Force de dissuasion nucléaire crédible, garantie de la défense de nos intérêts vitaux, gage de notre indépendance et de notre position de puissance mondiale. Cette dissuasion doit demeurer « tous azimuts », car l’émergence de nouvelles puissances est toujours à prendre en compte.
Quelles sont, selon vous, les implications pour notre défense de l’évolution d’un contexte stratégique marqué, notamment par la nouvelle politique des États-Unis, les attitudes de la Russie et de la Chine, la déstabilisation du Moyen-Orient ainsi que par la fragilité de l’Afrique ?
Le chef d’état-major des Armées a publiquement plaidé pour que la prochaine LPM retienne l’objectif d’une ressource de 2 % du PIB (hors pensions) affectée à l’effort de défense au plus tôt. Souscrivez-vous à cet objectif que la plupart des experts considèrent comme indispensable pour maintenir les capacités de nos armées ?
Il existe un consensus général sur le fait que nos forces ont été largement surengagées au cours des dernières années par rapport aux moyens qui leur étaient alloués. Pensez-vous que, compte tenu de l’instabilité dans le monde et notamment en Afrique, les interventions extérieures puissent être réduites à l’avenir ? Seriez-vous en faveur de l’instauration d’un budget spécial pour les Opex ?
La modernisation de la dissuasion nucléaire est d’ores et déjà engagée par la présente LPM (sous-marins SNLE 3G et ASMP-NG) et des contrats ont été passés avec les entreprises concernées. Toutefois, un certain nombre d’échéances lourdes se présentent à l’horizon 2025. Comment pensez-vous que nous devions nous y préparer, dès à présent, et éviter, en l’absence de décisions dès 2018, une possible déperdition d’un potentiel national d’expertise technologique et industriel ?
Estimez-vous, avec le nouveau Président américain, que l’Otan est une « Alliance obsolète » ? Que proposeriez-vous, le cas échéant, pour la rénover et y donner un rôle plus important aux Européens ?
La France plaide, depuis de nombreuses années, pour une politique de défense et de sécurité européenne plus affirmée et plus efficace. Pensez-vous que les nouvelles orientations de la politique américaine justifient une accentuation de cet effort en liaison avec l’Allemagne ou avec le Royaume-Uni, malgré le Brexit ?
L’opération Sentinelle ainsi que la posture permanente de sécurité de l’Armée de l’air et de la Marine ont montré l’engagement de nos armées sur le territoire national. Comment voyez-vous évoluer ces formes d’action militaire ? Comment voyez-vous le développement du lien Armée-Nation dans le contexte sécuritaire actuel ? Quelle place pour les militaires dans la Nation ?
Hors Opex, les rémunérations des militaires de différentes catégories s’inscrivent, dans presque tous les cas, en deçà de celles de leurs équivalents civils, et même d’autres secteurs de la fonction publique. Seriez-vous favorable à la mise en œuvre, comme en Grande-Bretagne et aux États-Unis, de Commissions indépendantes chargées d’assurer une certaine parité de l’évolution des rémunérations ?
Les Livres blancs précédents ont été élaborés dans le cadre de Commissions dont la
composition a varié – comprenant d’ailleurs peu de militaires – mais qui ont toutes entraîné un délai minimum d’un an pour l’élaboration du cadre de la nouvelle LPM. Seriez-vous en faveur de la mise en place, dès votre élection, d’une procédure plus rapide et moins lourde ?
Quelle est votre perception personnelle de nos armées à la veille d’une échéance majeure ?