Avril 2017 - n° 799

Présidentielle : questions de défense

« L’Armée c’est la Nation »

Napoléon Bonaparte

Le temps des choix est arrivé avec l’élection du président de la République, chef des Armées. À travers le bulletin de vote, chaque électeur – souvent sans en avoir réellement conscience – va choisir une politique de défense. Lire la suite

  p. 1-1

Présidentielle : questions de défense

La France doit affirmer son indépendance face à l’Otan et à l’Union européenne tout en renforçant ses capacités dans le cadre de l’ONU, seule institution légitime. À côté du maintien de la dissuasion nucléaire, il conviendra de rétablir un service militaire garant du lien Armée-Nation, expression de la souveraineté du peuple. Lire les premières lignes

  p. 7-12

La sécurité est une priorité absolue. Un changement de politique s’impose avec un vrai sursaut pour redonner à nos armées les moyens d’agir en retrouvant une totale autonomie stratégique. La priorité reste la lutte contre le terrorisme islamiste et nécessite de renforcer nos forces quantitativement et qualitativement. Lire les premières lignes

  p. 13-19

L’action des Armées est essentielle pour participer à la sécurité nationale et la stabilité internationale. Il faut donc leur donner les moyens d’agir en renforçant l’effort budgétaire et en amplifiant la politique suivie. L’Europe de la défense et l’Otan doivent se rapprocher et la France a un rôle à jouer. Lire les premières lignes

  p. 20-26

La Défense a besoin d’un effort de redressement urgent et profond avec une révision de ses missions qui doivent rester régaliennes et au service des intérêts de la France. L’indépendance de notre défense est une priorité, sans exclure des coopérations et des partenariats, pour contrer la menace islamique qui est un totalitarisme. Lire les premières lignes

  p. 27-30

La Défense doit connaître une véritable rupture en quittant intégralement l’Otan, en même temps que la France sortira de l’Union européenne. Il faudra donner à nos armées les moyens leur permettant enfin d’agir, pour garantir notre indépendance nationale tous azimuts, au service d’une seule cause : notre pays. Lire les premières lignes

  p. 31-36

Il faut une nouvelle ambition pour notre Défense avec une vraie politique efficace et exigeante autour d’une dissuasion rénovée, de forces bien dotées et entraînées, recentrées sur leur métier opérationnel et intégrées dans la Nation, au service de la sécurité et de la diplomatie. Lire les premières lignes

  p. 37-42

La défense de la France est une exigence majeure. Elle nécessite donc d’amplifier les efforts actuels en s’inscrivant dans une démarche dynamique. La souveraineté nationale passe par de nouvelles ambitions où l’Europe doit avoir sa place et où le lien entre les citoyens et les armées doit être renforcé avec des initiatives audacieuses et originales. Lire les premières lignes

  p. 43-48

La France et son Armée

Le prochain quinquennat sera confronté à un horizon stratégique lourd de dangers et exigeant des choix courageux, dès cet automne, pour donner à nos armées les moyens de répondre aux menaces. Cet effort devra être pérenne, ambitieux et réaliste, en évitant à la fois les surenchères et les impasses. Lire les premières lignes

  p. 49-53

Les élections doivent être l’occasion d’un véritable débat sur notre politique de défense avec l’expression d’un vrai choix permettant de répondre aux menaces actuelles et à venir. De ce débat découleront notamment les moyens indispensables à donner à nos armées pour qu’elles puissent rester garantes de notre sécurité. Lire les premières lignes

  p. 54-59

La cohésion nationale est redevenue un enjeu majeur dans un contexte de menaces accrues. Renforcer cette cohésion devient désormais une priorité essentielle. Un service universel pour tous les jeunes permettrait ainsi de redonner un sens collectif à l’apprentissage de la citoyenneté. Lire les premières lignes

  p. 60-64

Le statut de militaire est spécifique et ne peut être comparé ou assimilé à un simple contrat de droit civil. La mission exorbitante demandée au militaire à travers l’usage des armes exige un respect de sa spécificité. L’exemple de l’équipage d’un navire de guerre illustre cette exigence, seule garante du succès en opération. Lire les premières lignes

  p. 65-70

Le concept de résilience est devenu « tendance » aujourd’hui. Or, l’histoire de France montre une société qui a su faire face à de redoutables défis et les surmonter grâce à des qualités morales individuelles et collectives. L’évolution actuelle est la part essentielle dévolue à l’État et ses institutions dans la capacité de résilience. Lire les premières lignes

  p. 71-76

La crise de 1917 a été de manière injustifiée assimilée à la mutinerie. En fait, il s’agissait d’une usure morale profonde de la troupe après l’échec de l’Offensive Nivelle. Les mesures pragmatiques prises par Pétain permirent le redressement des unités. Ce n’est qu’après-guerre qu’une dimension politique fut donnée à cette crise. Lire les premières lignes

  p. 77-83

Contrepoint

À côté des armées et de la DCSD dépendant du ministère des Affaires étrangères, DCI, fondée il y a une quarantaine d’années par le ministère de la Défense, est un acteur majeur de la formation de militaires d’armées étrangères partenaires de la France et contribue directement à la coopération de défense. Lire les premières lignes

  p. 85-90

La Seconde Guerre mondiale voit le développement de l’aéronavale embarquée avec l’affirmation du porte-avions comme capital ship et le développement de nouvelles tactiques navales où les progrès technologiques restent déterminants. Si le temps de la bataille décisive semble révolu, le porte-avions est devenu un outil stratégique et donc politique. Lire les premières lignes

  p. 91-95

Repères - Opinions

Quel avenir pour l’Europe institutionnelle en proie aux difficultés, à commencer par le Brexit ? Il importe désormais de relancer un projet commun porteur d’espoirs concrets pour les opinions publiques. Le volet Défense pourrait y contribuer car si l’on peut s’interroger sur le bilan de l’Union, les motifs de réussite existent. Lire les premières lignes

  p. 99-106

L’Europe est à la croisée des chemins et la question de sa défense se pose crûment face à la réalité stratégique actuelle. Il y a plusieurs options pour répondre aux défis posés mais cela nécessite une volonté forte et que la France soit moteur de ce projet et en assume le leadershipLire les premières lignes

  p. 107-113

Les États arabes du Golfe n’ont pas de préjugés défavorables envers la nouvelle Administration Trump, étant traditionnellement plutôt en faveur des Républicains. Cependant, ils attendent désormais des actes, en particulier face à Téhéran. Le pragmatisme devrait perdurer vis-à-vis de Washington. Lire la suite

  p. 114-116

Chroniques

La puissance des éléments en mer que sont le vent, les courants et les vagues cultive l’image d’un espace maritime inhospitalier et indomptable incarné dans la mythologie grecque sous les traits de l’imprévisible Poséidon. Demain, ce même Poséidon pourrait bien nous donner la clé de la transition vers une énergie sécurisée et durable, transformant nos océans en sources d’énergies, d’emplois et garantissant notre indépendance nationale. Lire les premières lignes

  p. 117-120

Dès les premières pages de son Rapport sur la Conquête de Madagascar (1), Gallieni appelle l’attention du ministre sur l’importance qu’il a apportée aux voies de communication dont il assure la sécurité par des lignes de postes implantés sur les points hauts les plus proches. Des simples tours de guet initiaux, il en est venu à faire aménager des postes plus conséquents, mais dont le volume dépasse rarement celui de la section, capables de se fournir des soutiens réciproques et d’agir de concert, en reliant entre elles les opérations entreprises à leur niveau. Dès lors, le poste n’est plus simplement conçu comme une base fixe, mais comme un point de rayonnement sur le pays environnant. Par ailleurs, il n’hésite pas à prescrire à ses commandants de cercle d’organiser les villages soumis en autodéfense, en mesure de repousser par eux-mêmes d’éventuelles nouvelles incursions des rebelles ou des brigands. Il devient dès lors possible de quadriller le pays en secteurs épousant les limites traditionnelles des provinces avec du personnel d’encadrement européen, mais également une hiérarchie indigène, d’où in fine une meilleure connaissance de leurs administrés. Dans le contexte malgache de l’époque, Gallieni se montre partisan des petits postes, solidement commandés et bien pourvus en munitions, et condamne sans appel le recours aux grands postes de niveau compagnie et au-dessus. Lire la suite

  p. 121-123

Recensions

Alain Bovis : La technologie des sous-marins  ; Éditions Heimdal, 2016 ; 130 pages - Emmanuel Desclèves

C’est un ouvrage à caractère didactique sur la conception et la construction des sous-marins les plus modernes que nous offre l’ingénieur général de l’armement Alain Bovis, ancien directeur R&D de DCNS et professeur d’hydrodynamique à l’Ensta, l’un des meilleurs connaisseurs de ce domaine confidentiel de très haute technologie. Nous sommes là en effet dans un monde restreint, celui des concepteurs-constructeurs de ces engins particuliers parmi les plus complexes jamais construits par l’homme. Lire la suite

  p. 125-126

Jacques-Olivier Boudon : Les naufragés de La Méduse  ; Belin, 2016 ; 335 pages - Claude Le Borgne

Le 2 juillet 1816, à 15 heures 15, la marée étant haute, Monsieur de Chaumareys, qui a mis sa marque sur la frégate La Méduse et commande une flottille de quatre navires faisant route vers le Sénégal pour y réaffirmer la souveraineté française reconnue par les Anglais, se met au plein sur le banc d’Arguin. Le malheureux, trompé par un nuage côtier, avait cru reconnaître le Cap Blanc et fait, en conséquence, fausse route. Filant cinq nœuds au moment de l’échouage, la frégate s’encastra dans sa souille. Le temps se gâta, les ancres que l’on avait mouillées au vent pour se déhaler dessus furent sans effet. La Méduse était perdue. Elle avait à son bord 400 passagers et membres d’équipage, et ses chaloupes ne pouvaient embarquer que 250 d’entre eux. Lire la suite

  p. 126-127

Professeur émérite de l’histoire de l’Allemagne à l’Université de Strasbourg, Christian Baechler livre un ouvrage de synthèse sur l’attitude de celle-ci vis-à-vis de l’Europe de l’Est (ex-Union soviétique et Pologne) durant la période nazie, paru en 2012 et heureusement réédité sous format poche. Nous sommes au cœur de cet espace vital cher à la propagande hitlérienne. Une zone dans laquelle le comportement des troupes et de l’administration civile allemande dépassa les limites de toutes les conventions régissant les conflits. Des atrocités dont les SS ne furent pas par les seuls auteurs et, dont les Allemands présents dans ces territoires, furent les témoins ou les complices. Lire la suite

  p. 127-129

John Keegan : De la guerre  ; (présenté par Arnaud Blin) Perrin, 2016 ; 1248 pages - Serge Gadal

« La guerre est un phénomène universel, dans l’espace et dans le temps, et cela depuis la fin de la dernière glaciation ». C’est précisément à ce « phénomène » que l’historien militaire britannique John Keegan (1934-2012) a consacré une vie de recherches, commencée comme professeur à l’Académie royale militaire de Sandhurst et poursuivie par la publication des trois ouvrages majeurs réunis ici par les éditions Perrin, sous le titre générique De la guerre, dans le cadre d’une nouvelle édition. Lire la suite

  p. 129-130

Alexis Brézet et Vincent Trémolet de Villers (dir.) : Les Grands duels qui ont fait le monde  ; Perrin, 2016 ; 380 pages - Eugène Berg

Pour la première fois, historiens d’envergure et grandes plumes du Figaro racontent les duels au sommet qui ont bouleversé le monde depuis l’Antiquité d’Alexandre le Grand et Darius jusqu’à nos jours avec celui de Gorbatchev-Eltsine qui a joué un rôle prépondérant dans la chute de l’URSS, événement qui est passé relativement inaperçu en Russie un quart de siècle après. Lire la suite

  p. 130-131

Serge Andolenko : Généralissime Souvorov, père de la doctrine de guerre russe  ; Syrtes, 2016 ; 340 pages - Serge Gadal

La pensée militaire russe est très mal connue dans notre pays et c’est donc tout à l’honneur des Éditions des Syrtes d’avoir édité la biographie d’Alexandre Souvorov due au général français d’origine russe Serge Andolenko (1907-1973). Le manuscrit, achevé en 1949, n’avait jamais été publié. Lire la suite

  p. 131-132

Revue Défense Nationale - Avril 2017 - n° 799

Présidentielle : questions de défense

The Presidential Election: Defence Questions

France needs to assert its independence in the face of NATO and the European Union whilst strengthening its capability within the framework of the UN, the sole legitimate institution. Besides retaining the nuclear deterrent, we need to re-establish a military service that is the guarantor of the link between the forces and the nation, the expression of the sovereignty of the people.

Security is an absolute priority. A change of policy is needed—a shake-up that will give our armed forces the means to act while regaining total strategic autonomy. The priority remains the struggle against Islamic terrorism, which requires both quantitative and qualitative improvement in our forces.

The action of the armed forces is an essential part of ensuring national security and international stability. We must therefore give them the means to act by increasing budgetary effort and strengthening our chosen policy. European defence and NATO need to come closer, and France has a role to play in that move.

Defence is in urgent need of thorough review with revision of its missions, which must remain sovereign in nature and serve French interests. Independence of our defence is a priority, but not to the exclusion of cooperation and partnerships to counter the totalitarian Islamic threat.

Defence needs a thorough shake-up, with a complete departure from NATO at the same time as France leaves the European Union. We must give our armed forces the means to allow them to act at last to guarantee all aspects of our national independence in the service of a single cause: our country.

A new ambition is required for our defence, with a genuinely effective and exacting policy based on updated deterrence and well trained and equipped forces refocused on their operational tasks and integrated within the nation in the service of security and diplomacy.

The defence of France is a major requirement. We therefore need to amplify our current efforts and forge ahead with greater dynamism. National sovereignty demands new ambitions in which Europe has a place and in which the link between citizens and the armed forces must be strengthened through bold and original initiatives.

France and its Armed Forces

The next five-year term will be confronted with a strategic horizon—heavy with dangers and requiring courageous choices—starting this fall, to give to our armed forces the resources to respond to threats. This effort will need to be enduring, ambitious, and realistic, while at the same time avoiding one-upmanship and stalemates.

The elections must be the occasion of true debate concerning our defense policy with the expression of a real choice permitting response to current threats and those to come. From this debate ensues, notably, indispensable resources to deliver to our armed force so that they can remain guarantees of our security.

National cohesion has once again become a major stake in a context of rising threats. Reinforcing this cohesion becomes, from this point forward, an essential priority. A universal service for youth could thus permit the reestablishment of a collective sense of learning citizenship.

The soldier’s status is specific and cannot be compared to or taken for a simple contract of civil right. The extreme mission demanded of the soldier through the use of arms requires respect regarding its specifics. A warship’s crew, as an example, illustrates this requirement, which is the sole guarantee of operational success.

The concept of resilience has become “trendy” today. Yet, the history of France shows a society that has been able to face formidable challenges and overcome them, thanks to individual and collective moral qualities. Current evolution is the essential component reserved for the State and its institutions concerning this capacity for resilience.

The Crisis of 1917 was, in an unjustified manner, taken for mutiny. However, it actually concerned a deep moral erosion of the company after the failure of the Nivelle Offensive. The pragmatic measures taken by Pétain permitted the units’ recovery, but it was not until after the war that a political dimension was given to this crisis.

Counterpoint

Along with the Armed Forces and the DCSD, depending on the Ministry of Foreign Affairs, the DCI (Data Concept Informatique) founded around forty years ago by the Ministry of Defense, is a major actor in the formation of soldiers of foreign militaries that are partnered with France and directly contribute to defense cooperation.

World War II witnessed the development of naval aviation at sea with the assertion of aircraft carriers, such as “capital ship,” and the development of new naval tactics in which technological progresses remain decisive. If the time of decisive battle seems outdated, aircraft carriers have become a strategic, and therefore political, tool.

Opinions and Viewpoints

What future lies in store for institutional Europe in the grip of difficulties, starting with Brexit? It is necessary to re-launch a common project bringing concrete hope for public opinions. The Defense constituent could contribute to this effort because, with the ability to reflect on the assessment of the Union, patterns of success exist.

Europe is at a crossroads, and the issue of its defense poses itself bluntly facing the current strategic reality. To respond to the challenges posed, there are several options; however, these necessitate a strong will, and that France be the driving force of this project by assuming leadership.

The Arab Gulf States do not have unfavorable presumptions toward the new Trump Administration, as they are traditionally more in favor of Republicans. Currently however, they wait for actions, particularly facing Tehran. Regarding Washington, pragmatism should persist. Read more

Chronicles

Book reviews

Alain Bovis : La technologie des sous-marins  ; Éditions Heimdal, 2016 ; 130 pages - Emmanuel Desclèves

Jacques-Olivier Boudon : Les naufragés de La Méduse  ; Belin, 2016 ; 335 pages - Claude Le Borgne

John Keegan : De la guerre  ; (présenté par Arnaud Blin) Perrin, 2016 ; 1248 pages - Serge Gadal

Alexis Brézet et Vincent Trémolet de Villers (dir.) : Les Grands duels qui ont fait le monde  ; Perrin, 2016 ; 380 pages - Eugène Berg

Serge Andolenko : Généralissime Souvorov, père de la doctrine de guerre russe  ; Syrtes, 2016 ; 340 pages - Serge Gadal

Revue Défense Nationale - Avril 2017 - n° 799

Présidentielle : questions de défense

Le temps des choix est arrivé avec l’élection du président de la République, chef des Armées. À travers le bulletin de vote, chaque électeur – souvent sans en avoir réellement conscience – va choisir une politique de défense.

Certes, il est de bon ton d’affirmer que depuis des années la défense fait l’objet d’un large consensus entre Gauche et Droite, la dissuasion nucléaire restant la pierre angulaire. Or, la fragmentation d’un monde multipolaire où les tensions se sont transformées en crises ouvertes, voire en guerres, a aussi un impact sur notre politique de défense et sur les grandes orientations à venir.

Il était donc de la responsabilité de la Revue de participer au débat politique en demandant aux candidats de s’exprimer. Cette longue séquence électorale avait commencé à l’automne avec les primaires de la Droite et du Centre puis avec celles de la Belle Alliance Populaire. Nous avions ainsi publié les projets Défense de la plupart des prétendants à la qualification. À quelques jours du premier tour, ce sont sept candidats, sur les onze qualifiés, qui s’expriment dans les pages de la Revue. L’exhaustivité n’a pu être atteinte, soit par des dépôts de candidature trop tardifs, soit par l’absence d’avis sur la défense (sic !).

Il y a certes des points de convergences : la dangerosité croissante du monde avec le terrorisme islamiste, mais aussi le retour des États-puissance comme la Russie ou la Chine, ou encore les conséquences du Brexit et les errements de la nouvelle Administration Trump. Mais il y a aussi des divergences très profondes, notamment au sujet de l’Otan et de l’Union européenne. Certains prévoient le retrait pur et simple de l’Alliance atlantique et des structures européennes, et une défense strictement assurée par nos forces, sans coopération structurée avec nos partenaires. Ce basculement stratégique serait couplé à un dialogue avec la Russie de M. Poutine. Par contre, il existe désormais une fenêtre d’opportunité pour la France de dynamiser enfin le projet européen d’une défense partagée, en y associant également l’Otan, dans la mesure où les faits récents – Brexit, élection américaine – ont réveillé les consciences européennes. La paix n’existe pas que par la volonté mais aussi avec les outils militaires nécessaires. Et dans un monde où le rapport de force est redevenu l’Alpha et l’Omega des relations internationales, il est urgent de renforcer notre défense en lui donnant notamment des budgets accrus. C’est la fameuse barre des 2 % du PIB. Bien sûr, ce seuil nécessite une vraie réflexion et des choix argumentés, tant qualitatifs que quantitatifs, et s’appuyant sur un calendrier défini par la prochaine LPM.

Autant d’enjeux et de pistes proposés dans ce dossier « Présidentielle ». Les électeurs doivent maintenant exprimer clairement leurs choix, mais il appartiendra au futur Président et à sa majorité de conduire une politique de défense crédible pour répondre à des menaces non seulement croissantes et n’épargnant personne. Le monde de 2017 est dangereux. En cinq ans, notre pays a dû affronter des épreuves dramatiques tant à l’extérieur de ses frontières que sur son territoire avec les attaques terroristes. Nos forces sont engagées pour défendre nos concitoyens, nos intérêts mais aussi pour rétablir la sécurité et la paix dans des territoires en proie à la guerre. Il est donc urgent et vital de donner les moyens d’agir et de vaincre aux hommes et aux femmes qui servent sous le drapeau de la Nation. ♦

 

Les noms des candidats pour le dossier « Présidentielle : questions de défense » apparaissent en couverture suivant l’ordre alphabétique et dans le sommaire suivant l’ordre d’arrivée des textes à la rédaction.

Jérôme Pellistrandi

Revue Défense Nationale - Avril 2017 - n° 799

Présidentielle : questions de défense

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