La Défense doit connaître une véritable rupture en quittant intégralement l’Otan, en même temps que la France sortira de l’Union européenne. Il faudra donner à nos armées les moyens leur permettant enfin d’agir, pour garantir notre indépendance nationale tous azimuts, au service d’une seule cause : notre pays.
Solid Defence Serving National Independence
Defence needs a thorough shake-up, with a complete departure from NATO at the same time as France leaves the European Union. We must give our armed forces the means to allow them to act at last to guarantee all aspects of our national independence in the service of a single cause: our country.
Mon programme politique comporte trois implications majeures pour notre outil de défense : la sortie unilatérale de la France de l’Otan par application de l’article 13 du Traité de l’Atlantique Nord, la mise en œuvre d’une doctrine de défense « erga omnes » et la rénovation de nos moyens militaires.
Je considère que l’Otan est une survivance de la guerre froide qui a perdu sa raison d’être avec la dislocation du pacte de Varsovie. Auparavant alliance défensive, l’Otan est devenue un fauteur de trouble dans le monde, qui pousse la France à participer à des conflits de plus en plus nombreux, contraires à ses intérêts et contraires au droit international. La sortie de l’Otan signifiera l’arrêt de toute participation de nos armées aux exercices et aux interventions militaires de cette structure. Elle nous permettra aussi de retrouver toute latitude dans nos choix techniques pour organiser et équiper nos armées.
Nous reviendrons à une doctrine de défense dite « erga omnes », c’est-à-dire tous azimuts. Cette politique sera cohérente avec la sortie unilatérale de l’Union européenne, que j’engagerai par application de l’article 50 du Traité sur l’Union européenne (TUE). Je rappelle d’ailleurs que l’article 42 de ce traité place la prétendue « défense européenne » sous la tutelle de l’Otan.
Quelles sont, selon vous, les implications pour notre défense de l’évolution d’un contexte stratégique marqué, notamment par la nouvelle politique des États-Unis, les attitudes de la Russie et de la Chine, la déstabilisation du Moyen-Orient ainsi que par la fragilité de l’Afrique ?
Le chef d’état-major des Armées a publiquement plaidé pour que la prochaine LPM retienne l’objectif d’une ressource de 2 % du PIB (hors pensions) affectée à l’effort de défense au plus tôt. Souscrivez-vous à cet objectif que la plupart des experts considèrent comme indispensable pour maintenir les capacités de nos armées ?
Il existe un consensus général sur le fait que nos forces ont été largement surengagées au cours des dernières années par rapport aux moyens qui leur étaient alloués. Pensez-vous que, compte tenu de l’instabilité dans le monde et notamment en Afrique, les interventions extérieures puissent être réduites à l’avenir ? Seriez-vous en faveur de l’instauration d’un budget spécial pour les Opex ?
La modernisation de la dissuasion nucléaire est d’ores et déjà engagée par la présente LPM (sous-marins SNLE 3G et ASMP-NG) et des contrats ont été passés avec les entreprises concernées. Toutefois, un certain nombre d’échéances lourdes se présentent à l’horizon 2025. Comment pensez-vous que nous devions nous y préparer, dès à présent, et éviter, en l’absence de décisions dès 2018, une possible déperdition d’un potentiel national d’expertise technologique et industriel ?
Estimez-vous, avec le nouveau Président américain, que l’Otan est une « Alliance obsolète » ? Que proposeriez-vous, le cas échéant, pour la rénover et y donner un rôle plus important aux Européens ?
La France plaide, depuis de nombreuses années, pour une politique de défense et de sécurité européenne plus affirmée et plus efficace. Pensez-vous que les nouvelles orientations de la politique américaine justifient une accentuation de cet effort en liaison avec l’Allemagne ou avec le Royaume-Uni, malgré le Brexit ?
L’opération Sentinelle ainsi que la posture permanente de sécurité de l’Armée de l’air et de la Marine ont montré l’engagement de nos armées sur le territoire national. Comment voyez-vous évoluer ces formes d’action militaire ? Comment voyez-vous le développement du lien Armée-Nation dans le contexte sécuritaire actuel ? Quelle place pour les militaires dans la Nation ?
Hors Opex, les rémunérations des militaires de différentes catégories s’inscrivent, dans presque tous les cas, en deçà de celles de leurs équivalents civils, et même d’autres secteurs de la fonction publique. Seriez-vous favorable à la mise en œuvre, comme en Grande-Bretagne et aux États-Unis, de Commissions indépendantes chargées d’assurer une certaine parité de l’évolution des rémunérations ?
Les Livres blancs précédents ont été élaborés dans le cadre de Commissions dont la composition a varié – comprenant d’ailleurs peu de militaires – mais qui ont toutes entraîné un délai minimum d’un an pour l’élaboration du cadre de la nouvelle LPM. Seriez-vous en faveur de la mise en place, dès votre élection, d’une procédure plus rapide et moins lourde ?
Quelle est votre perception personnelle de nos armées à la veille d’une échéance majeure ?