Quel avenir pour l’Europe institutionnelle en proie aux difficultés, à commencer par le Brexit ? Il importe désormais de relancer un projet commun porteur d’espoirs concrets pour les opinions publiques. Le volet Défense pourrait y contribuer car si l’on peut s’interroger sur le bilan de l’Union, les motifs de réussite existent.
De l’Europe et de son avenir…
Concerning Europe and its Future…
What future lies in store for institutional Europe in the grip of difficulties, starting with Brexit? It is necessary to re-launch a common project bringing concrete hope for public opinions. The Defense constituent could contribute to this effort because, with the ability to reflect on the assessment of the Union, patterns of success exist.
Vaste sujet, oh combien malmené depuis que la crise s’est abattue sur l’Union européenne, réanimant les égoïsmes nationaux de chacun de ses 28 États-membres, et a conduit l’un d’entre eux – et non des moindres en importance et en poids historique – à décider de sortir de l’Union…
Il est clair que l’édifice européen construit laborieusement, pierre par pierre depuis les années 1950, traverse une crise dont la nature et la dimension sont existentielles. Certains expliquent doctement que la faute en est aux « élites politiques et administratives » qui ont violé les aspirations et la volonté des peuples et que l’Europe, telle qu’elle existe à ce jour, n’est pas celle qu’ils souhaitaient. Ce discours qui relève plus du populisme de campagne que d’une pratique réaliste des relations internationales, a été notamment celui des « nonistes » lors du référendum constitutionnel en 2005, il n’est pas pour autant fondé : la volonté des peuples en la matière, on peut se poser la question de savoir ce que cela veut dire, compte tenu de la diversité des opinions émises par chacun des partis politiques – et a fortiori par chacun des ressortissants nationaux. Et dans l’affirmative, comment dans un régime démocratique cette volonté populaire s’exprime-t-elle si ce n’est par le truchement des parlementaires qui la représentent ? Il est un fait, c’est que tous les traités européens du Traité de Rome en 1957 à celui de Lisbonne en 2008, en passant par celui de Maastricht en 1992, ont été ratifiés par chacun des États-membres par voie parlementaire ou par référendum pour certains d’entre eux. Il n’en aurait pas été de même si les clauses de ces traités avaient été réellement à l’opposé de la volonté populaire.
En fait, la cause réelle de l’euroscepticisme et des désillusions si répandues en Europe, et tout particulièrement en France depuis plus d’une décennie, est infiniment plus complexe et ne saurait se traduire par le simplisme des slogans de meeting ou des postures démagogiques.
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