Les Grands duels qui ont fait le monde
Les Grands duels qui ont fait le monde
Pour la première fois, historiens d’envergure et grandes plumes du Figaro racontent les duels au sommet qui ont bouleversé le monde depuis l’Antiquité d’Alexandre le Grand et Darius jusqu’à nos jours avec celui de Gorbatchev-Eltsine qui a joué un rôle prépondérant dans la chute de l’URSS, événement qui est passé relativement inaperçu en Russie un quart de siècle après.
Couvrant les époques comme les continents, bien que centrés surtout sur l’Orient et l’Europe, ils mettent en scène des affrontements emblématiques qui conjuguent conflits militaires, désaccords idéologiques, oppositions religieuses et naturellement rivalités personnelles ; la haine et l’ambition formant avec la peur les principaux moteurs de l’histoire depuis toujours. Sous la direction d’Alexis Brézet et de Vincent Trémolet de Villers, vingt grands récits écrits d’une plume alerte offrent un regard novateur sur les figures de proue qui ont fait l’histoire, les rivaux qu’elles ont brisés et les mutations de la puissance dont elles ont été l’incarnation, de la gloire de Rome au « moment américain » en passant par l’âge d’or européen qui court de la Renaissance aux deux guerres mondiales.
Une place particulière est réservée à la France, qui représente six des vingt duels analysés, du duel fondateur entre Philippe Auguste et Jean sans Terre à celui dramatique opposant Napoléon III à Bismarck, en passant par la rivalité entre François Ier et Charles Quint, celle entre Louis XIV et Guillaume d’Orange, enfin l’illusoire partage du monde suivi de la lutte sans merci entre Napoléon et le tsar Alexandre Ier. Remarquons ici que depuis 1870, il n’y a pas eu selon les auteurs de grand duel en France, d’envergure mondiale, car celui entre de Gaulle et Pétain est évoqué dans un autre volume de la collection ne traitant que des duels en France. C’est à partir du treizième duel, celui entre Napoléon III et Bismarck, que l’on sent encore le vent chaud de l’histoire, car ces duels ont dessiné une nouvelle carte de l’histoire et du monde toujours actuelle. Remarquons que sur ces huit derniers duels, six sont relatifs à la Russie : Napoléon-Alexandre Ier ; Guillaume II-Nicolas II, les cousins Willy et Nicky, qui n’ont pu ou voulu arrêter la course à l’abîme en 14 ; Staline-Trotski, duel à mort dans le plein sens du terme qui s’est répercuté sur l’ensemble du mouvement communiste international jusqu’à ces dernières années ; Tito-Staline ; Kennedy-Khrouchtchev qui a failli précipité le monde vers un cataclysme nucléaire lors de la crise des missiles de Cuba d’octobre 1962, laissant place à la détente avec l’Accord de Moscou sur l’interdiction partielle des essais nucléaires de juillet 1963 ; le dernier, Mikhaïl Gorbatchev-Boris Eltsine, dont les plaies ne sont pas toutes colmatées. Les protagonistes de ces duels historiques, auront-ils été de grands hommes, question que le maréchal Montgomery posa à Churchill qui lui répondit : « Non… Il a fait trop d’erreurs ». Peut-on distinguer selon la classification classique des héros (Alexandre, Napoléon), des grands hommes, la plupart et des hommes d’État, distinction pas facile à opérer : le lecteur effectuera ses choix. La rencontre d’Alexandre Ier et de Napoléon à Tilsit, immortalisée par Horace Vernet et Chateaubriand – « Le soir du monde flottait sur le Niémen, où plus tard il devait s’accomplir » – reste un sommet indispensable. La tente, le fleuve, l’admiration secrète que se portaient l’un et l’autre en font un trésor pour les historiens et les romanciers. Les rencontres entre Bismarck et Napoléon III cinquante ans plus tard n’auront pas la même postérité ; alors que leurs conséquences sont tout aussi déterminantes. ♦