La mise à l’eau en décembre 2017 du deuxième porte-avions HMS Prince of Wales est l’occasion de faire un point de situation sur le programme Carrier Vessel Future. Celui-ci a connu beaucoup d’aléas. Désormais, la Royal Navy retrouve une capacité majeure mais qui va exiger encore de nombreux efforts, à commencer, par l’élaboration d’une doctrine d’emploi.
Programme Carrier Vessel Future : le plus dur a-t-il été fait ?
The Carrier Vessel Future (CVF) Programme: is the Worst Over?
The launch in December 2017 of HMS Prince of Wales, the second aircraft carrier, is the opportunity to have an all-round look at the CVF programme, one which has seen many unknown quantities. The Royal Navy has now recovered a major capability but one which will continue to demand a lot of effort—to begin with, the formulation of a doctrine for use.
Dans la continuité de la mise en service du porte-avions Queen Elizabeth le 7 décembre 2017, un nouveau milestone du programme Carrier Vessel Future (CVF) a été franchi le 22 décembre avec la mise à l’eau de son sistership, le Prince of Wales. La Royal Navy poursuit ainsi progressivement sa feuille de route vers l’acquisition d’une capacité duale de projection de puissance et de force depuis la mer, avec un palier opérationnel initial visé en 2021, année prévue pour le premier déploiement d’un groupe aéronaval autour du Queen Elizabeth et de son groupe aérien embarqué. Après l’arrivée de la tête de série à son port-base de Porsmouth l’été dernier, l’année 2017 – déclarée Year of the Navy – s’est donc achevée sur un symbole : pour la première fois depuis plusieurs décennies, deux coques de « véritables » (1) porte-avions de sa Majesté flottent désormais sur les eaux britanniques. Un long chemin parcouru, incontestablement. Pour autant, au-delà du symbole, peut-on conclure que le plus dur a été fait ?
Remis en perspective sur le temps long, le chemin parcouru apparaît immense (I) et la page des turbulences du début du siècle semble désormais tournée (II). Mais pour ce triple programme (2) particulièrement ambitieux (3), les derniers nautiques seront sans doute les plus durs à franchir (III).
Sur le temps long, le fruit d’une inflexion progressive de la volonté politique
La récente mise à l’eau du Prince of Wales peut être vue comme la traduction ultime d’une volonté politique dont le cheminement s’apparente à une courbe en « U » : chute, stabilisation, inflexion, remontée.
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