Depuis la Marche Verte de novembre 1975, qui lança vers le Sahara occidental 350 000 Marocains désarmés, le royaume alaouite a mobilisé toutes ses forces dans la récupération des provinces sahariennes. Pour réaliser ce dessein, dans lequel certains veulent percevoir la volonté de construire un « Grand Maroc », le roi Hassan II peut compter sur le nationalisme intransigeant de tous ses sujets. Mais, en même temps, il doit faire face à une agitation sociale dont une opposition, qui n'a pas faibli, tire argument pour faire entendre ses revendications. À l'extérieur, une position diplomatique encore délicate et le souci d'éviter une guerre avec l'Algérie compliquent une situation dont dépend, en définitive, la paix du Maghreb. L'auteur livre ici quelques-unes des réflexions que lui ont inspiré deux récentes missions d'évaluation de situation effectuées au Maroc (juin 1980) et dans ses territoires sahariens (octobre 1980).