La défense s’intéresse de façon active à l’intelligence artificielle et à ses apports avec des applications de nature très diverse. Les développements s’appuient sur des approches pluridisciplinaires avec le besoin d’une réflexion permanente sur l’apport de l’IA aux opérations et à la conduite de celles-ci.
La nouvelle vague de l’intelligence artificielle et le monde de la défense
The New Wave of Artificial Intelligence and the World of Defence
The defence world is taking an active interest in artificial intelligence (AI) and the advantages it can bring to a very wide range of applications. Current developments are taking a multi-disciplinary approach, in particular looking closely at how AI might support operations and their conduct.
L’intelligence artificielle (IA) est née au milieu des années 1950 et a déjà traversé deux « étés » et deux « hivers ». La dernière renaissance débute dans le courant des années 2000, mais c’est surtout depuis le début de cette décennie que le domaine connaît une période « d’euphorie ». Les performances médiatiques de Watson d’IBM à l’équivalent américain du jeu « Questions pour un champion » et surtout d’AlphaGo de Google Deep Mind au jeu de go y ont largement contribué. L’arrivée d’applications pratiques dans nos smartphones (reconnaissance vocale, reconnaissance de visage, recherche automatique d’informations…), dans le commerce électronique (marketing très ciblé, anticipation de tendances…) a permis une appréhension très directe par le grand public.
Même si le risque d’emballement médiatique n’est pas loin, il y a eu des avancées significatives ces cinq dernières années. Celles-ci sont notamment liées aux effets conjugués de l’augmentation des capacités de calcul et des capacités de stockage, de l’émergence de méthodes de traitement de données massives (« big data ») et d’algorithmes d’apprentissage automatique performants (dont le « deep learning »). La mise en ligne des algorithmes à des fins de vérification et de partage des connaissances sur des sites spécialisés et les challenges de recherche comme le grand challenge pour l’autonomie en robotique et Imagenet pour la reconnaissance d’objets ont certainement eu un rôle de catalyseur.
Même si les applications en service utilisant l’IA dans le domaine de la défense sont encore peu nombreuses (système de traduction automatique pour les forces spéciales, certains systèmes de simulation et d’entraînement, dispositifs de détection dans des capteurs…), le ministère des Armées a avancé sur le sujet grâce aux travaux qui ont été financés (thèses, études, démonstrateurs) par la DGA dans les grands domaines du traitement du langage (projets Trad, Maurdor…), du traitement d’images (projets Altavista, Optimom…), de la robotique autonome (coopération drone-robot dans le projet Action, modules de gestion de mission de robots comme Miniroc [terrestre], Espadon [naval], Neuron [démonstrateur de drone de combat UCAV]…).
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