Le Japon considère que la Corée du Nord exerce une menace directe notamment avec ses capacités balistiques. Dès lors, Tokyo a renforcé ses moyens en particulier avec des systèmes de défense antimissiles. La question d’une dissuasion élargie se pose, tout en travaillant sur la coopération avec les États-Unis et la Corée du Sud.
Face à la Corée du Nord : une montée en gamme de l’outil militaire japonais
Upgrading Japanese Defence in the Face of North Korea
Japan considers that North Korea poses a direct threat, in particular from its ballistic capability. Tokyo has therefore reinforced its means of defence, notably with anti-missile defence systems. The question of broader deterrence now arises, and a need to work on cooperation with the United States and South Korea.
Le Japon est directement menacé par la Corée du Nord qui a mené son sixième essai nucléaire en septembre 2017 et vingt-trois tirs de missiles balistiques au cours de l’année 2017. Il est restreint dans ses capacités de réponse par sa Constitution (article 9) qui limite son usage de la force à la légitime défense, laquelle peut néanmoins depuis mars 2016 être exercée au bénéfice d’un allié (légitime défense collective). Les limites de l’article 9, sans cesse repoussées, sont devenues plus politiques que juridiques et en ce sens, elles subsistent bien, la population restant attachée à son identité et à son image pacifiste.
L’introduction et le développement du système de défense antimissile japonais
La première réponse japonaise à la menace balistique nord-coréenne a été l’introduction d’un système de défense antimissile à partir de 2004. Dès la fin des années 1990, peu après le premier tir d’un missile balistique nord-coréen qui s’était abîmé dans l’océan après avoir survolé l’archipel, le Japon avait signalé son intérêt pour le projet américain de défense antimissile déjà en cours d’élaboration.
Le système actuellement en service comporte, d’une part, une composante navale, qui repose sur des destroyers équipés du système américain Aegis et de missiles intercepteurs SM-3 (Standard Missile-3). Ces destroyers sillonnent les eaux japonaises et ne protègent pas constamment l’intégralité du territoire national. Il comporte, d’autre part, une composante terrestre, de deuxième ressort, reposant sur le système PAC-3, de radars et missiles protégeant des points ciblés et dont la portée d’interception est d’une quinzaine de kilomètres d’altitude.
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