Les armées chinoises sont engagées dans un processus de restructuration et de modernisation avec beaucoup d’ambition. Un redécoupage des responsabilités et de nouvelles chaînes de commandement ont été mis en place pour gagner en efficience, même si l’armée de terre conserve une part très importante.
Le nouvel équilibre des forces armées chinoises
A New Balance in Chinese Armed Forces
Chinese armed forces are committed to an ambitious process of restructuring and modernisation. Responsibilities have been reorganised and new command chains established to improve efficiency, albeit the army remains the major stakeholder.
En janvier 2016, Xi Jinping a lancé une réforme militaire d’ampleur, programmée pour durer jusqu’en 2020, qui change l’équilibre des forces de l’Armée populaire de libération (APL). Le but opérationnel de la réforme est de permettre l’entraînement conjoint des forces. Les sept anciennes régions militaires qui assuraient leur maintenance et leur commandement se sont transformées en cinq zones de commandement. Maintenance et logistique sont désormais attribuées à chaque force armée et les cinq nouvelles zones deviennent des commandements interarmées.
Alors même que la marine et l’armée de l’air voient le nombre de leurs hommes augmenter, elles ne sont pas pour autant les gagnantes assurées de la réforme. En effet, la création d’une nouvelle force, la force de soutien stratégique, leur ôte la mainmise sur les domaines stratégiques de la guerre de demain, comme l’espace et le cyber, pour laquelle la marine et l’armée de l’air ont lutté depuis une décennie.
L’armée de terre : centre du commandement
Les menaces à la sécurité nationale de la Chine ne sont plus aujourd’hui d’ordre terrestre. Les frontières terrestres de la Chine sont plus fermement assurées qu’elles ne l’ont été depuis une génération. S’il reste des risques d’instabilité régionale aux frontières avec la Corée du Nord, l’Inde et le Bhoutan, la Chine a stabilisé avec succès ses frontières avec la Russie et avec les républiques centrasiatiques depuis les années 1960. La négociation, plutôt que l’usage de la force armée, a joué le rôle majeur dans cette stabilisation (1).
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