Editorial
Éditorial
Un monde chaotique où les rapports de force redeviennent le mode de régulation des relations internationales, où la diplomatie classique est mise à mal par de nouvelles pratiques mêlant tweets, déclarations violentes et démonstrations de puissance. Un monde où malgré une illusion de transparence via les réseaux sociaux, tant les États que les entités terroristes et/ou criminelles cherchent à déstabiliser un état des sociétés, certes fragile mais porteur de progrès. Au Levant, au Sahel mais aussi en Asie et bien sûr en Europe et sur notre territoire national, les menaces tant physiques que virtuelles dans le cyberespace remettent en cause nos valeurs et nos principes de droit et de démocratie.
Il faut dès lors répondre à ces défis en les anticipant, en les identifiant et en apportant les solutions adéquates. C’est la mission première de la communauté française du renseignement dont les acteurs, sous l’impulsion de la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT). Le dossier proposé dans ce numéro de rentrée n’est certes pas exhaustif mais apporte un éclairage sur nos services, et en particulier sur leurs processus d’adaptation pour répondre aux enjeux de demain et donner aux autorités politiques non seulement une analyse mais tout un éventail d’actions possibles pour, au final, assurer la sécurité de notre pays et donc de nos concitoyens.
Et ce n’est pas un hasard si les articles suivants complètent ce dossier avec des illustrations concrètes montrant cette instabilité stratégique aujourd’hui, mais aussi hier, exigeant dès lors que la France, acteur souverain de la scène internationale, soit en mesure d’agir à la fois par la connaissance et par ses capacités à intervenir. C’est d’ailleurs tout l’intérêt du retour d’expérience de l’engagement de nos forces contre Daesh au Levant où de nombreuses leçons sont à tirer tant sur les modes opératoires de l’Ennemi que sur les évolutions nécessaires pour nos futurs modes d’action.
C’est aussi une des missions de la RDN, en ce nouveau cycle éditorial, d’apporter ces contributions à la réflexion sur les questions de défense en alimentant le débat et en ouvrant des perspectives quant aux besoins de transformation de notre outil de défense. D’autant plus que les mois à venir seront décisifs pour que les choix écrits dans la LPM 2019-2025 promulguée cet été soient réalisés, dans un contexte tendu au cœur d’une Europe où les tentations populistes et le repli sur soi remettent en cause un acquis chèrement payé au XXe siècle : la Paix ! ♦