Il convient de revenir sur le mode de commandement de Foch en 2018 pour en apprécier sa modernité et son intelligence. Il sut, contre l’avis de Pétain et malgré une certaine hostilité de Clemenceau, organiser un état-major efficace et réactif. Foch fut ainsi un précurseur ayant une vision claire du travail avec les Alliés.
La modernité du commandement de Foch en 1918
The Modernity of Foch’s Command in 1918
It is opportune to look again at how Foch commanded in 1918, and to note his modernity and intelligence. He went against Pétain’s opinion on the subject of command, and despite an amount of hostility from Clémenceau he was able to organise an efficient and reactive staff headquarters. Foch was thus a trailblazer with a clear idea of how to work with the allies.
À la fin des fins, en matière militaire, lorsqu’on se penche sur le passé pour méditer sur ce qu’il peut nous apporter, on aboutit invariablement à une réflexion sur le commandement, son organisation dans le contexte aigu d’une coalition, et son exercice dans celui de la planification et la conduite d’opérations complexes, sous contrôle de plus en plus serré du politique, tout en sachant que les intérêts nationaux peuvent être très divergents.
En cette année de Centenaire de la Victoire de 1918, il est impossible d’échapper à une évocation du commandement interallié – on dirait de nos jours multinational – exercé par Foch. À cet égard, on lit souvent, par un amalgame un peu rapide, que Foch aurait été le « premier SACEUR (Supreme Allied Commander Europe) » vingt-cinq ans avant Eisenhower. Il sera exposé ce qu’il convient de penser de cette idée.
En première analyse, on ne peut que constater toute la modernité, avec un siècle d’avance, du commandement exercé par Foch. Investi de la confiance des gouvernements alliés, Foch exerçait le commandement interallié dans toute sa plénitude. Comment cela a-t-il fonctionné ? Bien, parce que les règles étaient claires et l’aura personnelle de Foch était telle que tout conflit d’ego se trouvait d’emblée voué à l’échec.
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