La guerre du chiffre – bien que très méconnue – a joué un rôle décisif en permettant notamment au commandement français de décrypter les transmissions allemandes et ainsi de pouvoir réagir rapidement. Le développement de la TSF associé au codage préfigurait la cyberguerre d’aujourd’hui.
La guerre des codes : une cyberguerre avant la lettre
The War of Codes: a Cyber War Before its Time
Though largely unknown, the code war played a decisive role in allowing the French military command to decrypt German transmissions and therefore to be in a position to react rapidly. The concurrent development of wireless telegraphy and encryption was a foretaste of today’s cyber-warfare.
UBCHI, ABC, ABCD, KRU ADFGX, ADFGVX… Ces sigles en apparence incongrus correspondent en réalité à quelques-uns des grands codes du chiffre utilisés par les Allemands au cours de la Première Guerre mondiale. Cette dernière marque à cet égard une étape majeure dans l’histoire de cette discipline alors désignée sous le terme de « cryptographie » ou « art des écritures secrètes », qui consiste à l’époque aussi bien à transformer un texte « clair » en un texte « chiffré » qu’à effectuer l’opération inverse, c’est-à-dire de déchiffrer un document codé.
Pour la première fois dans l’histoire, les nations belligérantes, mettant à profit les progrès fulgurants accomplis au début du XXe siècle dans le domaine de la radio, de la télégraphie sans fil, des écoutes et de la radiogoniométrie, se livrent un combat sans merci à l’échelle planétaire afin d’intercepter les communications adverses tout en s’efforçant de protéger leur propre système des intrusions ennemies.
Équipe de transmetteurs au travail
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